Il n'est pas aisé de reconstituer le passé lointain de Tréziers. Les récits des anciens du village, tel Noël Faure, qui ont recueilli
des savoirs séculaires, qui se transmettaient lors des veillées, au coin du feu, sont des témoignages
bien précieux pour nous
qui ne disposons que de peu de documents sur l'histoire de Tréziers :
"Sur cette terre entre le Pech de Balaguier et la rivière de l'Hers
il y eut d'abord le temps des cabanes de bois et de pierre. Lorsque le pays fut
christianisé la première église était à Saint Pierre, à coté de La
Bouiche sous le château de Montaragou. Il n'y avait pas encore de vrai village.
La "plaine" de l'Hers et la zone de Tréziers auraient été
défrichées par les moines de Camon . Ceux ci auraient construit des bâtiments
sur la colline dominant la vallée, ce serait l'origine du château. Plus tard
l'église Saint Martin aurait été édifiée à coté pour accueillir les
population des différents écarts comme le Cazal des Faures."
La présence des moines du prieuré de Camon est attestée par
les toponymes : des parcelles de la vallée de l'Hers on gardé jusqu'au siècle
dernier le nom "Les canonges".
Les défricheurs de Camon ne possédaient pas l'intégralité du territoire.
Comme à Mirepoix et à Fanjeaux, de
multiples coseigneurs se partageaient les terres.
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Lorsque en 1209 Simon de Montfort donne à son fidèle lieutenant Guy de
Lévis maréchal des croisés la terre de
Mirepoix , dépouillant Roger de Mirepoix et d'autres seigneurs de la
région, Tréziers fait partie de la nouvelle seigneurie. Dés les premiers actes de partage de la lignée Lévis, à l'occasion des successions, on
constate que la terre de Tréziers est composée de plusieurs fiefs
dépendant de Mirepoix:
- En 1301 il est écrit (en latin) : "Guillelmus Audivini, les
héritiers de Stéphanis de Baiula, les héritiers de Philippe Bridau
et Bertrand de Roumengoux tiennent fiefs à Quié, Cavanac (au sud ouest de
Roumengoux) et Tréziers".
- En 1510 dans le mémoire d'évaluation des biens de la maison de Mirepoix
il est précisé qu'il est reçu pour Tréziers hommage de plusieurs vassaux nobles :
- Jean de Cazalet, coseigneur, qui tient quelques fiefs rapportant 1000
livres tournoi
- Les héritiers de Manses qui possèdent quelques fiefs rapportant 500
livres tournoi.
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- Les Cazalet vont rester à la tête de leur seigneurie de Tréziers
jusqu'au 17éme siècle. Dans les registres des Baptêmes Mariages et Sépultures
de la paroisse St Martin de Tréziers
on note le 05 mai 1664 que Jean François de Cazalet seigneur de Tréziers
est parrain de Marie Tisseyre du lieu des Béssédes communauté du Cazal
des Faures.
- A la fin du 17éme siècle le château va changer plusieurs fois de
seigneur. Lors des reconnaissances faites à Gaston Jean Baptiste de Lévis
marquis de Mirepoix en 1659 et 1672, on trouve le sieur Monyer ou Mognier
notaire à Paris comme tenant
des biens du château de Tréziers
- Le 26 novembre 1690 c'est Arnaud de Tissenay bourgeois de Bordeaux qui fait fait reconnaissance
des biens tenus de la famille de Lévis.
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- Bientôt un nouveau nom, Trinchant, est seigneur de Tréziers.
Le 10 septembre 1697 le sieur Pierre Trichant est parrain de Pierre Rainaud
enfant d'une famille importante de Tréziers. La marraine est Jeanne de Castet
son épouse. Le 24 mars 1704 tous deux sont parrain et marraine de la plus
grosse des cloches de l'église Saint Martin de Tréziers
D'autres Trinchant apparaissent dans les registres paroissiaux, parfois avec
une particule : Rose de Trinchant, François, Pierre seigneur de Bourrel. Cette
métairie proche de l'église de Saint André de Corbières fait
traditionnellement partie du domaine qui comprends le château de Tréziers et
la métairie d'Autajou.
- Le samedi 17 août 1726 naissent au château de Tréziers un garçon et une
fille, jumeaux, d' Antoinette La Salle et de Jean Trinchant. L'accouchement se
passe mal. On va chercher le curé. Seule la fille vivra. On lui donnera la
prénom de Jeanne Rose.
- En 1733 et 1734 on trouve Jean François Trinchant comme coseigneur de
Tréziers. Il tient plusieurs fois des nourrissons sur les fond baptismaux en
tant que parrain. Chaque fois la marraine est Patronille Trinchant.
- En 1752 Jacques Roques fabriquant de drap à Limoux épouse Melle Patronille
Trinchant.
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- En 1759 les habitants qui détiennent des biens dépendant de la
seigneurie de Tréziers font reconnaissance à
la Dame Trinchant.
Elle donne procuration à son époux Jacques Roques qui à son tour fait
reconnaissance
de leurs biens (78 ha de terres) le
17 janvier 1764 à Gaston de Lévis Marquis de Mirepoix .
- 1789 : les États Généraux, l'Assemblée Nationale... Le marquis de
Lévis s'est exilé en Italie où il mourra. Ses biens seront pillés,
parfois démolis comme le château de Lagarde, puis vendus. Le château de Tréziers sera adjugé comme bien national le 15 prairial an II (06/06/1794)
par les administrateur du Directoire de Limoux à Bernard Espert pour la
somme de 80300 livres.
Il n'y avait plus de seigneur au sens féodal. Pourtant,
les nouveaux propriétaires du château, en dépit de la fin des
privilèges, voudront longtemps qu'on les
considère comme les seigneurs du village.
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EN SAVOIR PLUS SUR LES SEIGNEURS ET LA
SEIGNEURIE
mail
to : Robert Faure
ISSN : 1626-0139
Mise à jour : 22/03/2007
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