Église St Martin de Tréziers
La paroisse de Tréziers consacrée à Saint Martin est ancienne. Jusqu'au milieu du 19éme siècle elle accueillait les fidèles de la paroisse qui comprenait les communautés de Tréziers et du Cazal des Faures. Par dérogation particulière des habitants d'hameaux excentrés de Corbières (Lespagnol), de Lagarde (La Bouiche, Ennaude, Mallematte, La Fouiche) et de Roumengoux (Moulin Neuf, La Redonde) recevaient le baptême, la bénédiction nuptiale ou se faisaient enterrer à Tréziers.
Les archives de la mairie de Tréziers possèdent une reconnaissance de la communauté de Tréziers au seigneur de Lévis. Celle ci nous apprends l'existence de la maison presbytérale ou capèlanie en 1497 et 1559. Elle était située à l'ouest de l'église en bordure du chemin de Mirepoix.
De l'église originelle il est difficile de distinguer les restes. Le bâtiment a été remanié maintes fois. En 1867 les fermes en bois qui soutenaient la toiture ont été remplacées par des arceaux en pierre de taille. Ensuite une modification d'envergure est intervenue en 1903. Elle a déplacé le porche d'entrée et le clocher, à l'Est
LE CLOCHER
Le clocher actuel à trois baies date du début du siècle. Les cloches sont plus anciennes. Elles ont été fondues et baptisées plusieurs fois. Le clocheton primitif était sur le mur ouest coté Cazal des Faures.
Pierre Monyer curé de la paroisse de Tréziers baptise deux cloches. La plus grande a pour parrain le sieur Trinchant coseigneur de Tréziers et pour marraine Jeanne de C... sa femme. La plus petite a pour parrain François Germa meunier au moulin neuf (moulin banal du seigneur de Lévis sur la rivière de l'Hers) et pour marraine Peiroune Izar femme d'Antoine Carrié baille de Tréziers. (Source : BMS archives Aude)
Lors de la tourmente révolutionnaire les cloches furent réquisitionnées et emportées pour les besoin de la guerre.. Elles pesaient environ douze quintaux. Elles furent remplacée par une petite cloche qui fut rapidement hors d'usage. Le 17 mai 1846 devant le Conseil Municipal le maire déclarait :"La cloche de la commune qui depuis longtemps était fêlée est maintenant cassée. Cette cloche bien petite n'était pas entendue même lorsqu'elle était bonne par les habitants d'une grande partie du village, tant son était petit. Les habitants désirent avoir deux cloches". La dépense s'élève à 1200F. Un secours est demandé au préfet.
A la même époque, l'horloge qui sonnait les heures tombe en panne. A quoi donner la priorité ? La commune est bien pauvre. Les cloches ou l'horloge ? Les dissensions au cœur du Conseil Municipal poussent le maire Hyacinthe Marquié à démissionner.
La priorité est donnée aux cloches. De nouvelles cloches furent fondues.
La grande cloche en 1845, par le fondeur Martin à Foix. Elle a été bénie par M Delsol curé de Tréziers. Elle a pour marraine : Marie Anne Fabre. Elle est gravée au nom des autorités municipales qui semblent tenir le rôle de parrain : Bonnery (maire), Bennet (adjoint), Delsol (curé).La petite cloche a été fondue à Tréziers par Martin fondeur à Foix et bénie par M. Delsol curé le 23 février 1846. Elle a eu pour parrain : Antoine Girbas, et pour marraine : Marie Antoinette Raulet Ricou.
Source : inscriptions sur les cloches
L'HORLOGE
L'église avant sa restructuration au début du vingtième siècle possédait une horloge. Le registre des délibérations du conseil municipal de Tréziers dans son premier budget le 6 brumaire An IX prévoit une somme de 9 Franc pour son entretien. Elle a fonctionné jusqu"à la fin du 19éme siècle.
SÉPULTURES.
Le cimetière est contigu de l'église au nord-est. Il s'étendait autre fois, en partie à l'est sur la placetten partie devant le porche d'entrée actuel. Il accueillait les sépultures familiales (tombes ou tombeaux) des familles de Tréziers, du Cazal des Faures, des Béssédes, de Couchardi, de Lespagnol,...
Sépultures dans l'Église. (Source BMS)
Le 04 avril 1696 Paul Castet vicaire du lieu de Lapéne âgé de 45 ans meurt à Tréziers après avoir reçu les derniers sacrements. Il est enterré au porche de l'église. Il semble être apparenté au curé Castet desservant la paroisse à partir de 1695.
Le 28 décembre 1713 a été enseveli dans l'église Antoine Carrié baille de Tréziers en accord avec la communauté en raison des dons et legs qu'il a fait.
Le 17 novembre 1768 a été enseveli dans l'église Charles Clergues bourgeois de Tréziers gendre d'Antoine Carrié.
STATUES.
L'église Saint Martin de Tréziers a souffert de la tourmente révolutionnaire. Selon Noël Faure "la mémoire du village", qui le tient de ses aïeux, des anticléricaux venu de Chalabre ont saccagé l'église, amené des objets du culte dont les statues en bois de Saint Martin et de Notre Dame de Tréziers.
Plus tard une nouvelle statue de Saint Martin, cette fois en plâtre peint, aurait été offerte par la famille Méric, des tailleurs de pierre. Lors des troubles suivants, elle fut mise à l'abri, pour retourner sur son socle une fois le calme revenu.
Notre Dame de Tréziers fut, elle aussi, remplacée par une statue de plâtre blanc. C'est les "châtelains" qui auraient financé cet achat. Mais à leur demande, pour éviter une nouvelle profanation, elle ne resta pas dans la chapelle de l'église paroissiale, elle fut installée dans le château. Elle y demeura jusque dans les années 1960.
Le Christ |
La Vierge |
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Le chœur est éclairé coté sud par un vitrail représentant le
Christ (début 20éme siécle). Coté nord, vitrail moderne de la Vierge mis en place en 1987. |
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Saint Martin
LES MODIFICATIONS A L'ÉGLISE ET AU CIMETIÈRE
( 19éme-20éme siècle )
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La mairie possède deux documents établis à l'occasion des travaux de 1903-1904 |
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Interprétation des documents Avant 1903 le clocher à 2 baies était à l'ouest de l'église. La façade du levant à été reconstruite pour pouvoir supporter le nouveau clocheton à trois baies. L'épaisseur du mur est passée de 60 cm à 80 cm. La porte nord qui devait être le porche d'entrée a disparu semble t'il pour aménager le chœur situé coté ouest. La sacristie a été reconstruite de ce même coté. D'autre éléments autorisent cette interprétation : dans la mémoire des anciens du village reste le souvenir d'une porte située derrière l'autel actuel. Elle donnait accès à un escalier branlant. Le grand père de M. Clément Luga lui aurait raconté qu'il donnait jadis accès à un "praticable" pour sonner les cloches. |
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ISSN :
1626-0139
22/07/2009