Evolution de la graphie de Tréziers
ANNEE |
GRAPHIE |
SOURCE |
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1296 |
Sanctus Martinus de Treseria |
Vidal |
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1301 |
Trazerium |
Fonds Lévis Mirepoix liasse A1 n°44 |
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1317 | Traxeriis | Ordonn VI 270 | |
1318 | Trasariis | Vidal | |
1319 |
De Treseriis |
Réglement commerce du sel 1er oct 1319 |
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1372 |
Trasiers |
Bib Carcassonne manuscrit 9551 |
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1390 | Trazeriis | Paréage de Mirepoix : Lettre patente de Charles VI | |
1503 |
Traziers |
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1589 |
Trésiés |
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1659 |
Tréziers |
Registre Baptêmes Mariages Décès |
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1670 | Trasieirs |
![]() |
Reconnaissances La Bouiche de 1670 au Prieuré de Camon |
Le nom du village de Tréziers semble lié à la création de la paroisse Saint Martin de Tréziers. Il peut se traduire : Saint Martin derrière l'Hers ou Saint Martin au nord de l'Hers. "San Marti tras i ers".
En effet, jadis, cette paroisse regroupait plusieurs communautés au nord de la rivière de l'Hers en face Saint Martin de Roumengoux. La graphie, en latin (Trazeriis, Traxeriis) ou en langue occitane (Trasiers, Traziers), suggère fortement la position géographique de l'église paroissiale.
Tras , en langue romane signifie derrière. On retrouve ce mot en Espagnol. On utilisait communément l'expression "derrière" pour situer un lieu, au nord, par rapport à un autre. Exemple : dans les reconnaissances de Tréziers au 18éme siécle, "derrière les maisons", désigne un groupe de parcelles au nord du village.
Yrce : en latin désigne la rivière de l'Hers
Il m'a été rapporté que dans les années 1930 des habitants de Lagarde utilisaient, c'était peut être par provocation, Tras-i-hers pour désigner le village de Tréziers.
Si cette hypothèse paraît vraisemblable, la graphie "Sanctus Martinus de Treseria" de 1296, indiquerait la prononciation Trés et non Tras dés le 13éme siècle. Ce type de déformation phonétique est connu. On la trouve par exemple dans Trémesaïgues. A l'origine "Tras mescl d'aigues" qui se traduit : derrière le mélange des eaux ou derrière le confluent.
Le diocèse de Toulouse dépendait de l'archevêque de Narbonne jusqu'en 1295. Il garde alors les limites de l'ancienne civitas Tolosano du temps des Romains. Au sud il atteint la Cerdagne au col de Puymorens. A l'Est il a pour limite les diocèses d'Albi, de Carcassonne, et Narbonne. Cet immense territoire est divisé en archidiaconés pour faciliter son administration. Une bulle du pape Innocent II datée du 15 février 1137 mentionne l'archidiaconatus Arganensens. L'archidiaconé d'Agarnagues ou Garnaques tire son nom de l'ancienne localité de Garnac prés de Belpech.
Fondé en 1296 par le pape Boniface VIII au dépend du diocèse de Toulouse.
Mirepoix fut érigé en évêché le 26 septembre 1317 par le pape Jean XXII. Au mois de février 1318 le pape dota le nouvel évêché de 150 paroisses prises sur les diocèses de Pamiers et de Toulouse. Il fut mis sous la dépendance de l'archevêché de Toulouse qui venait d'être érigé en métropole.Ce diocèse fut toujours l'un des plus pauvres de France. Il eut pour protecteur la plus part des seigneurs de la maison de Lévis. Plusieurs de ses membres occupèrent le siège épiscopal.
Le Chapitre de la cathédrale de Mirepoix était composé de 12 chanoines, les 4 premiers possédant les dignités de prévôt, archidiacre, sacristain et précenteur ou préchantre. Après eux venaient 4 chapelains hebdomadaires, 28 chapelains prébendiers prêtres, 2 diacres, 2 sous diacres, 8 clercs et 8 enfants de chœur.
1326 : Jacques Fournier originaire de Saverdun, religieux de l'abbaye de Boulbonne puis abbé de Fonfroide après avoir été évêque de Pamiers est nommé à Mirepoix le 26/01/1326. Il deviendra pape sous le nom de Benoît
XII. Il a participé en tant qu'évêque de Pamiers aux tribunaux de l'Inquisition qui traquaient les cathares dans la région. Les registres des interrogatoires traduits du latin par Jean Duvernoy apportent un témoignage irremplaçable sur cette époque.
1497 : Philippe de Lévis abbé de Notre Dame de Lagrasse et prieur de Camon est le 20éme évêque nommé le 22/05/1497. Il achève la construction de la cathédrale. (Hist. Gén. Languedoc, Dom Dévic & Dom Vaissette Notes LXXX, CLVI )
La paroisse Saint Martin de Tréziers
La paroisse de Tréziers est fort ancienne. Elle est placé sous la protection de Saint Martin. Le document le plus ancien qui la mentionne date de 1296. Il la désigne sous le nom (latin) de Sanctus Martinus de Treseria . Sa dédicace à Saint Martin nous permet de penser qu'elle est beaucoup plus ancienne.
Les registres des baptêmes mariages et décès indiquent qu'elle regroupait plusieurs communautés : celle de Tréziers proprement dit et celle du Cazal des Faures avec les Bessédes, la Douce et Couchardy. Les habitants de Lespagnol qui dépendaient de la paroisse de Corbières obtenaient des dérogations pour recevoir les sacrements de l'église à St Martin de Tréziers. Il en était de même pour les habitants du "moulin neuf" (actuellement Moulin Neuf) qui normalement dépendaient de Roumengoux. Il arrivait aussi que des paroissiens de Lagarde, en particulier ceux de Labouiche, de Mallematte, d'Endaude, La Fouiche, soient accueillis lorsque des événements, tels une crue de l'Hers, les empêchait d'aller à leur église.
L'église paroissiale Saint Martin
se dresse à l'entrée ouest du village de Tréziers.
La paroisse moderne
A la suppression du diocèse de Mirepoix la paroisse
fut rattachée au diocèse de Carcassonne. Actuellement elle dépend du diocèse de Pamiers.
ISSN :
1626-0139
24/07/2009