Les derniers curés à Tréziers. |
La fin du dix-neuvième siècle et le début du vingtième siècle furent marqués en France par la montée de l'anticléricalisme. De la laïcisation des cimetières en 1881, à la séparation de l'Eglise et de L'Etat en 1905, les occasions d'affrontements furent multiples. |
Des anciens témoignaient, encore il y peu , que pour échapper aux railleries de queques villageois anticléricaux notables, le curé évitait d'emprunter la rue principale du village pour aller dire sa messe quotidienne. Il passait par la ruelle du Pas de Caudeval, continuait par le chemin du Cazal des Faures, sous le verger du château, et rejoignait l'église par la rue du Cimetière. |
"Du temps de mon grand père (Louis Faure vers 1875), le curé "moussu Goubil" ne pouvait pas traverser le village. Il passait sous le verger pour se rendre à l'église. Mon grand-père me le disait. Pour aller dire la messe : on lui sifflait, on lui faisait de tout alors... (Témoignages recueillis de Noël Faure en octobre 1995) |
En 1900 le presbytère est occupé par Sirvent Auguste originaire de Sigean. Il y reste jusqu’en 1904 |
A la tête de la paroisse de Tréziers l'abbé Antoine Cambriels à partir de 1904 eut à vivre une part importante de cette période difficile. Il était né à Lanet, de Louis et Euphrasie Lacombe. |
Les
affrontements à l'intérieur du conseil municipal étaient fréquents. En
1894 le préfet demanda à Jean Bernard Sérié les raisons qui
l'empêchaient de siéger parmi les autres conseillers. Celui ci lui
répondit que la majorité du conseil étant composée des réactionnaires
cela heurtait ses convictions républicaines. |
Paradoxalement, cette même période a vu un important effort de la municipalité pour rénover l'église paroissiale qui menaçait ruine. |
En plus de son traitement, le curé recevait une indemnité de casuel. Lors de sa réunion le 22 avril 1906 le conseil municipal constate que cette somme est allouée sans interruption depuis 1899. Il en prend acte : « les habitants ont toujours témoigné une complète satisfaction du vote de cette somme au moyen de laquelle le desservant fait gratuitement toutes les sépultures ». Cela en contradiction, semble-t-il, avec la loi du 09 décembre 1905 prononçant la séparation de l'Eglise et de l'Etat, le maire Pierre Faure demande la reconduction de cette indemnité de cent francs. En ce début de vingtième siècle à la demande du Préfet, il est nommé un carillonneur chargé de la sonnerie de cloches, pour les cérémonies civiles. Son traitement annuel est de quarante francs. Cet emploi sera tenu pendant près de quarante ans par Félicie Faure veuve Costes. Elle fut la dernière titulaire (1942) |
Autre conséquence de la Loi, désormais la commune n'est plus tenue de loger le desservant. Aussi le 27 mai 1907 il est décidé que le maire ferait signer un bail, à l’abbé Antoine Cambriels, pour la location du presbytère. Il est conclu pour une durée de trois ans. Le montant est fixé à quinze francs par an. Il est prévu quatre versements égaux, en janvier, avril, juillet et octobre. Le locataire doit s'engager à « garder l'immeuble en bon état, à tenir la maison garnie en meubles meublants et autres effets en quantité suffisante ». Il ne pourra faire aucun changement, démolition, construction, percement sans le consentement du maire. Dans le cas où il refuserait de payer deux termes consécutifs il pourrait être expulsé. |
ISSN : 1626-0139 |
15/10/2010 |
mail to : faure.robert@wanadoo.fr
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