MORTS DE LA GUERRE DE 14-18
Commune de Moulin Neuf

 
FERRIE JEAN BAPTISTE
 
 
FERRIE Jean Baptiste est né en 1882. Il fut mobilisé au 22e Régiment d'Infanterie Coloniale de Hyères (Bouches du Rhone)
Il est décédé le 1er janvier 1917 à Marseille.
Il fut mobilisé en même temps que Clercy Raymond de Moulin Neuf

 

LE 22e RIC
 
Le 22e  R.I.C. (Régiment d'Infanterie Coloniale) cantonne à la caserne Vasoigne d'Hyères  (Bouches du Rhône) jusqu'en 1913. A la mobilisation il est à Marseille à la caserne d'Aurelle. Il a à sa tète le colonel Têtard. L'effectif est de 68 officiers et de 2870 hommes. Il possède 12 compagnies  regroupées en 3 bataillons
 

 
Il fait partie avec le 24e colonial de la 6e Brigade commandée par le Général Caudrelier. Il dépend de la 2e Division d'Infanterie Coloniale (Corps d'Armée Colonial)
 

JOURNAUX DE MARCHE DES REGIMENTS (EXTRAITS)

 
Samedi 1er août 1914 réception ordre de mobilisation.. Départ le samedi 8 août de la gare de Marseille-Arenc. Arrivée le lundi 10 août en gare de Revigny (Meuse)
 
1914
Les premiers combats du 22e RIC  se passent en Belgique Pour l'année 1914 voir le parcours du soldat Raymond Clercy compagnon d'armes Jean Baptiste Ferrié. Combats au sud de Rossignol. Bataille de la Marne (Matignicourt) Offensive de Champagne (Beauséjour).
 
1915 MASSIGES - FORTIN DE BEAUSEJOUR
 

 
Fin 1914 et début 1915 le 22e RIC participa aux combats de Massiges. Un ensemble de collines dominant la vallée de l'Aisne. Son nom est du aux courbes de niveau du terrain qui dessinent sur les cartes une main gauche. Les doigts sont marqués par de profonds valons. Les combattants les appelèrent ravins. Elle  constituait une forteresse naturelle.  Elle fut l'objet d'attaques incessantes, au cours des années 1914 et 1915. 
 
1er janvier 1915 :
Le régiment au complet est au repos à Hans. Il relève le 24e colonial dans le secteur de la 6e Brigade lequel s’étend d’une ligne située à 300m a l’est du calvaire jusqu’au Médius (tranchée 24) Le 1er Bataillon Roguin composé des 1ere Cie (Gavard), 2e Cie (Regnier), 3eme Cie (Dollus), 4eme Cie (Blanchet),  plus la 9eme compagnie (Guilleminet) forme le groupement de droite Tranchées du Médius à Tranchée 19 (chemin creux)
Le 2eme Bataillon et le 3eme Bataillon forment le groupement de gauche de la tranchée 19 à la tranchée X . la 6eme Cie reste disponible à Ménancourt
Du 5 au 8 janvier :  2 tué, 9 blesses . Relève par le 24e colonial de Perpignan en 1ere ligne Repos à Hans. 14 janvier retour en 1ere ligne. Pertes du 15 au 24 janvier : 10 blessés
 
03 février : Régiment en alerte à midi. Les Allemands lancent une attaque sur le Médius, l’Annulaire et la cote 191 Les 1er et 2e Cies sont envoyées aussitôt à Minancourt à la disposition de la 6e Brigade.  Emplacement le sud du promontoire. Les Allemands ayant enlevé dans la matinée les tranchées hautes du Médius de l’Annulaire et de la crête 191 jusqu’au cratère exclus, une contre-attaque est décidée pour minuit.
Elle est commandée par le colonel Vanretermeulen. Elle échoue à l’Annulaire, réussit partiellement au Médius et à la cote 191.Les 1er et 2e Cie sont mis en réserve à la chapelle N.O. de Massiges. (Notre Dame des Abeilles).
 Pertes : 2 tués, 8 blessés, 11 disparus.
5 février : Le régiment fournit deux compagnies de travailleurs (cote 199) bientôt rejointes par deux autres compagnies Pertes au Médius 5 tués 4 blessés.
 
10 février : Bombardement intense de Massiges avec de l’artillerie de tous calibres. 11 février : Vers 14h le régiment reçoit ordre d’évacuer, les troupes du Corps d’Armée se replient sur la rive droite de la Tourbe. Le 3eme Bataillon quitte le Médius à 23 heures, le 2eme Bataillon quitte l’Annulaire . Tout le matériel des tranchées est emporté, aucun bruit ne donne l’éveil à l’ennemi qui ne montre aucune activité Le repli est terminé à 1h30. Pertes 2 tués, 5 blessés.
 

 
22/24 février 1915 : Le 22e RIC commandé par le Lieutenant Colonel Bonnin est mis à disposition du 1er Corps d’Armée pour exécuter une attaque sur la position allemande appelée le « Fortin » au nord de Beauséjour. Cet ouvrage faisait partie de la seconde ligne des retranchements qui réunissait la Butte du Mesnil et les avancées de Maison de Champagne. Ils constituaient la première ligne allemande les autres tranchées étant en partie tombées entre nos mains. L’ensemble à la forme d’un V. Cet ouvrage avait été attaqué et pris déjà quatre fois, sans qu’on ait pu s’y maintenir.
L’heure de l’attaque fut fixée à 16h. Aussitôt après la préparation d’artillerie qui dura un quart d’heure, au signal de deux fusants très hauts, les quatre compagnies s’élancèrent à l’assaut. Malgré un bombardement très intense, elles prirent pied. La 9e Cie occupa le Fortin. Elle éprouva ensuite des difficultés lors de sa progression dans la tranchée oblique N1. Elle établit un barrage. La 10e Cie prit pied dans la partie droite du Fortin et la branche nord N1. Elle s’y installa solidement et fit un barrage. A plusieurs reprise l’ennemi essaya de refouler nos hommes en les inondant de bombes et de grenades. Six contre-attaques, dont trois très violentes, furent lancées sans succès sur nos lignes. Toutes furent repoussées avec de grosses pertes. A la contre attaque, qui eut lieu vers minuit, les allemands s’avancèrent en formations très denses, un feu très nourri de nos hommes anéantit en quelques instants la valeur d’un bataillon. Mais les compagnies totalisaient des pertes sensibles. Le capitaine Dasque signala vers trois heures que la 10e Cie n’avait plus un seul sous officier. Des renforts furent envoyés. 
 Vers 5h, les hommes maintenaient leurs positions avec beaucoup d’énergie. La situation paraissait favorable pour attaquer la tranchée oblique N1

La 11e Cie, après avoir établi des escaliers dans le boyau NR, devait s'élancer a 5h30 sur la tranchée oblique N1. Pour appuyer cette attaque la 7e Cie du 2e Bataillon reçu l'ordre de se porter en avant. C'est précisément, au moment où elle entrait dans la branche nord que se produisit la très violente contre-attaque qui nous obligea à quitter nos positions. Simultanément le lieutenant colonel téléphona à l'artillerie pour lui demander son appui. Les deux lignes téléphoniques étaient coupées et le message ne put être transmis. La fusillade partant des tranchées obliques était violente et ininterrompue. Le terre plein, couvert d'allemands qui avancent en hurlant. Dans les boyaux nos hommes sont obligés de reculer devant les grenades. A la tranchée Nord N1 le lieutenant Raynal monte sur le parapet, exhortant les hommes à l'imiter et à charger, mais il n'a plus un seul sous officier. Il est bientôt blessé à l'œil et au ventre. Il continue de diriger la défense jusqu'à complet épuisement. A sa gauche le sous-lieutenant Cazeau réussit a monter sur le parapet après avoir établi un barrage dans le boyau où il met quelques hommes énergiques. Il charge avec une section. Mais, il fait à peine quelques pas, qu'il est traversé de part en part et tombe. Alors, il se fait mettre face a l'ennemi, et pendant que la mitraille fait rage, il maintien ses hommes autour de lui, chantant à haute voix " Mourir pour la Patrie est le sort le plus beau…"  Mais le barrage établi dans le boyau va céder. Les survivants de la 11e battent en retraite. Le lieutenant Cazeau ne parle plus. Les hommes le croient mort. Le soldat Simon traine alors son corps par les pieds pendant 200m à travers les balles et la mitraille et ramène son officier dans nos lignes.
Dans le boyau les Allemands arrivent nombreux à la baïonnette. Trouvant devant eux le soldat Jouy, ils lui crient de se rendre. Il est seul, tous ses camarades sont tombés autour de lui, tués ou blessés d'éclats de grenade. Il réponds en les visant avec son arme, les tient en respect. Il ouvre le feu, il en tue six. Il est blessé au bras d'un coup de baïonnette. Dans le corps à corps avec un septième adversaire, il le tue. Il reçoit  un coup de sabre d'un officier ennemi qu'il blesse  grièvement et se replie ensuite sur le boyau du Fortin.
 

Pendant que le combat se déroulait a droite en suivant le boyau NR l'ennemi avait coupé en deux notre ligne de résistance et avançait vers le Fortin. Le capitaine Poirier commandant la 12e Cie veut se porter en avant. Un éclat de bombe l'atteignit  au visage et il tomba la face en avant. Se relevant par un sursaut  d'énergie il saisit un fusil, se défend a coup de crosse et de baïonnette tuant plusieurs ennemis, un deuxième projectile vient l'atteindre. Il tombe à nouveau. Les allemands s'avancent en masse de tous cotés, empêchant les hommes de la 12e Cie , un poignée, de le  ramener. Sous leur yeux il est frappé à coup de crosse et de talon.
Les mitrailleuses qui étaient sur le fortin ont été broyées par les obus, sauf une pièce que le sergent Cazeilles, seul survivant de sa section blessé à son bras emporte sur son dos. Le lieutenant Lelong, commandant une des sections de mitrailleuses, déjà blessé, voyant la situation perdue, sort son révolver, dit aux hommes qui l'entourent "Je vais vous faire voir comment un officier Français…" Il se précipite sur les allemands en abat plusieurs et tombe percé de coups. Les derniers survivants battent en retraite. Des quatre compagnies qui avaient conquis le Fortin la veille il revenait trente hommes. Les autres, sauf une centaine qui purent battre en retraite du coté du 1er bataillon, étaient tués ou blessés dans les boyaux.

 

Front sud 2eme bataillon commandant Reguin

La 3eme Cie est a la tranches du Boqueteau De 16 a 18h on voit les hommes dans les tranchées conquises travailler activement à les retourner Des mouchoirs agités au bout des baïonnettes indiquent nettement les positions occupées . A 18 la 4eme compagnie est dans une situation critique lz lieutenant Maller est blessé le sous lieutenant Droux tué. Presque tous les hommes sont tombés pris en enfilade par un feu violent d'artillerie ennemie. Le peloton madame part en renfort. Au moment de déboucher de la tranchée avancée, il reçoit le sergent Valtor et les quelques survivants de la 4e Cie, une vingtaine d'hommes. La partie B de la branche ouest à été reprise par l'ennemi. Ordre est donné au commandant Reguin de la reprendre. L'attaque de front est exécutée par les pelotons  Crave et Madame. Mais l'attaque ne peut aboutir. Au  fur et a mesure que les hommes sortent, ils tombent sous la fusillade. Le sous lieutenant Craves est tué à quelques pas du boyau , et une vingtaine d'hommes derrière lui. Quant au sous lieutenant Le Barz blessé à la main, à la tète et aux parties génitales, il fait le coup de feu avec ce qui lui reste de sa section, à peine la moitié. Serré de trop pres il abat quatre allemands. A ce moment il est blessé par une balle qui l'atteint vers la colonne vertébrale et le jette à terre.

 Presque Paralysé des deux jambes il se traine sur les mains et les genoux dans le boyau menant à la tranché Française. Il est touché une nouvelle fois par un éclat d'obus à l'épaule Il n'est relevé que 24 heures après par les brancardiers.

La 1ere Cie qui n'avait pas été engagée servi à couvrir l'évacuation du Fortin.  Malgré l'extrême fatigue occasionnée par la marche pénible dans les chemins défoncés et par le combat pendant 10 heures consécutives sous les obus, enlisés dans la boue des boyaux et des tranchées, les compagnies du 22e se sont héroïquement battues pendant 15h, soutenant six contre attaques attaques violentes. Tous les officiers et presque tous les sous officier avaient été tués ou blessés. Les pertes pendant ces deux jours s'élèvent  à 15 officiers tués ou blessés, 994 hommes de troupe tués blessés ou disparus.

 

Pertes subies pendant la période du 23 au 28 février 1915.
Effectif engagé:  officiers 35, hommes de troupe 2842. Officiers: pertes 16,  5 tués, blesses 3 , prisonniers 4, disparus 4

Hommes de troupe : pertes 1616 ,117 tués, 968 blessés, 531 disparus

 
Les régiments coloniaux se souviendront de la façon dont ils ont été reçus par leurs camarades des troupes métropolitaines. Tout ce qu'ils ont eu besoin pendant l'attaque leur a été donné. Aussi, sont' ils profondément touchés de l'ardente sympathie qu'ils ont rencontrée, aussi bien dans les rangs des soldats, que parmi les officiers de tous grades.
Il a fallu toute l'autorité du Lieutenant Colonel pour empêcher les soldats du 43° du 91° et du 284° de se joindre aux soldats coloniaux qui chargeaient.
Même un jeune soldat du 43°, dont on ignore malheureusement le nom, a profité de la nuit pour prendre les vêtements d'un colonial blessé et combattre avec la 11° Cie. En revenant, grièvement blessé, il déclarait qu'ayant quatre frères  tués, il était content de les avoir vengés.

 
Le 21 mars Le 22° colonial en entier reçoit l'ordre d'aller assurer la relève du Fortin de Beauséjour. C'est le 1er Bataillon avec trois compagnies tient le site. ( 11° Cie à la tranchée oblique, 9°Cie du point R au point  N, la 12°Cie du point N au bois Barrant) la 10° Cie est en soutient. Tous les jours fusillades et bombardement. Relève le 25 mars repos à Hans. Le 28 mars le cantonnement est visité par le Président de la République
 
Au 1er avril 1915 le régiment est commandé par le lieutenant colonel Bonnin. Il possède trois bataillons ( 1er Roguin, 2eme Dauvillier, 3eme Mangeon)
Le 8 avril les allemands réussissent à s'emparer de 250 m de tranchées au Fortin de Beauséjour. Le 9 Le général commandant la 4émé Brigade demande : Ces tranchés doivent être reprises le jour même et dans le plus bref délai en vue d'éviter que l'ennemi puisse s y établir de façon définitive. Deux compagnies du 4° et du 22° colonial sont désignées. Primitivement l'assaut fixé à 13h45 dut être reporté à 16h35 en raison des difficultés que rencontrèrent les unités pour rejoindre leurs emplacement. Les boyaux conduisant d'une part au Fortin d'autre part à la tranchée du bois Barrant étaient qu'un cloaque de boue gluante où les hommes s'enfonçaient jusqu'au genoux sans pouvoir parfois se dégager seuls. De plus les averses continuelles, pluie et grêle, qui précédèrent l'attaque augmentèrent dans une telle proportion les difficultés de cheminement. Comme il fallait pour parvenir en N (bois Barrant) traverser des tranchées arrosées par les obus, il y eut des blessés qui obstruèrent le passage. Les liaisons entre les groupes étaient des plus difficiles, la communication n'étant possible que par l'arrière. Le tir d'efficacité de un quart d'heure fut déclenché à 16h20. Le départ pour l'assaut avait été fixé impérativement à 15 minutes après l'arrêt du tir. Le signal en fut indiqué néanmoins par trois fusées rouges lancées du poste du Chef de Bataillon chargé de l'attaque. La charge fut sonnée. Nos mitrailleuses entrèrent en action sur toute la ligne. Les fractions ne prenant pas part à l'attaque tirèrent sur les tranchées allemandes.
Aussitôt des trois directions les hommes sortirent des tranchées et se dirigèrent au pas de course vers leur objectif, baïonnette au canon, armes chargées et approvisionnées, mais sans tirer, outils au ceinturon en laissant les havre sacs dans la tranchée de départ.
Les différents éléments s'élancèrent avec un ensemble parfait. les objectifs désignés furent atteints sauf le point N. Il va être repris. Le capitaine Coville reçut l'ordre de s'en emparer à tout prix, en progressant à coup de fusil et de grenades dans la tranchée. Il désigna le sous lieutenant Costa et ses hommes du 4° colonial pour cette mission. Le sous lieutenant Chaix partant de M parvint en avançant péniblement à coups de fusil et de grenades contribua à l'enlèvement de ce dernier point. Il n'était plus qu'à quelques mètres lorsque le groupe Costa y arriva, leur jonction se fit aussitôt. Les hommes étaient munis de grenades mais en quantité insuffisante. Ils préféraient d'ailleurs utiliser celles des allemands. Ils avaient obligé un prisonnier à leur montrer le mode d'emploi. Ils eurent tôt fait d'apprendre à s'en servir. Il en trainait des sacs partout. Les allemands n'avaient pas eu le temps de les emporter en reculant..

 
JUIN - JUILLET 1915
Le 7 juin le régiment reçoit l'ordre de se rendre à Cuperly pour y embarquer en trois éléments. Il fait une chaleur étouffante.
1er élément (Etat Major, et le 1er bataillon soit 19 officiers 1050 hommes, 70 chevaux, 22 voitures)
2eme élément (2eme bataillon et la  Cie de mitrailleuses soit 16 officiers 998 hommes, 86 chevaux, 20 voitures)
3eme élément (3eme bataillon soit 15 officiers, 867 hommes, 56 chevaux, 20 voitures)
Voyage par chemin de fer, Chalons sur Marne, Epernay, Meaux (repas), Noisy le Sec, Pantin, Creil, Amiens, Ailly sur Somme
 Débarquement à Ailly sur Somme sauf le 2e élément qui débarque à St Rognes prés d'Amiens.
La 2eme Division Coloniale fait partie d'une réserve du groupe d'armées. Elle cantonne jusqu'au 14 juin à l'ouest d'Amiens et au sud de la Somme. Du 15 juin au 6 juillet il cantonne a Coutenelle et Coullemont. Puis il reporté plus au sud sur le route Amiens-Doullens  vers la ferme de Rosel, Le Vert Galant, La Vicogne, Talmas.
 
Le 14 juillet il s'embarque sous une pluie battante à la gare St Roch d'Amiens. Le débarquement se fait à Mesnil sur Orger ou il reste jusqu'au 22 juillet.  Il repart pour Somme Tourbe où il arrive à midi. La 2e Division a pour mission d'établir des boyaux de communication reliant les 1eres lignes de défense à l'arrière et des parallèles devant faciliter les opérations d'une offensive extérieure au Nord de Mesnil les Hurlus. Chaque bataillon travaille huit heures par jour. Le régiment va travailler nuit et jour jusqu'au 9 aout. Le 11 aout il est à Valmy. Tout le régiment est désigné comme régiment de travailleurs. Il va intervenir à nouveau dans la région de Massiges
 
SEPTEMBRE 1915 MAIN DE MASSIGES
5 septembre 1915.L'ordre d'attaque donne pour mission au 1er corps d'armée colonial  d'enlever la portion de la falaise de Champagne  dénommée "La main de Massiges". Cette position doit etre abordée simultanément par quatre vagues. Le 22e colonial doit enlever et occuper "l'Index". La croupe de l'Index est orientée NE. Elle est limitée par le ravin de l'Index et le ravin du Ponce. Dés que l'on a franchi les premières pentes très escarpées, le terrain continue à se relever en pente plus douce pour arriver à un sommet assez plat dénommé "La Verrue". L'organisation défensive des allemands peut être comparée a une échelle dont les deux montants seraient formés de boyaux, et les échelons formés, soit de tranchées de tir dans la partie inférieure, soit de boyaux de communication. L'échelle est reliée par des boyaux à une seconde ligne dénommée "Tranchée de Kaiserhof, qui traverse le bois du ravin de l'étang. Le ravin de l'index était coupées par deux tranchées de tir reliant l'Index au Médius. La position abondamment pourvue en mitrailleuses était protégée sur son front par un très sérieux réseau de fil de fer et par le ruisseau de l'étang.
 

 
Après le bombardement préliminaire huit brèches étaient ouvertes par l'artillerie dans le réseau de fil de fer. Les troupes chargées de l'attaque comprenaient le 1er bataillon (commandant Rognin), le 3eme bataillon (commandant Mangeas), du 22e colonial, la compagnie de mitrailleuses (Capitaine Dolfus) une section de la compagnie 22/2 du Génie (Lieutenant Ducormier). Le 2eme bataillon (Commandant Hubin) restait en réserve. Chaque bataillon devait donner 4 vagues d'une compagnie.
 
A 9h15 la 1ere vague s'avance en ordre parfait jusqu'au ruisseau de l'Etang. Elle doit traverser le réseau de fil de fer par 4 brèches. A peine sortie du ruisseau la 9e Cie est accueillie par un feu meurtrier de mitrailleuses qui la décime. Sous l'énergique impulsion du capitaine Raymond elle continue sa marche. En arrivant aux fils de fer elle trouve une partie des brèches obstruées. Les sont intervenus pendant la nuit. Une seul passage était laissé libre. Elle se précipite. C'était un traquenard. En quelques minutes, les pertes sont très fortes. Le capitaine Raymond se fait tuer révolver au poing à 25 mètres de la mitrailleuse qui balaie la compagnie. Le lieutenant Chauvin a les deux jambes traversées au dessus de la cheville. le sous lieutenant Jars est atteint au pied. Le sous lieutenant Pinel prend le commandement.
En vain les actes d'héroïsme se multiplient. Le soldat Duhamel se précipite devant la mitrailleuse qui fauche les rangs en criant "en avant! les amis, nous allons tous les éventrer". Il tombe blessé à mort. Il a la force de se relever étends les bras et pousse un dernier cri : "Vive la France"
Les débris de la compagnie flottent. Le sous lieutenant Pinel les place à l'abri des pentes du Médius.

Les 1ere et 2eme vagues (1er et 2eme Cies) partent à très courte distance l'une de l'autre. Elles se déplient dans le ravin de l'Etang et abordent résolument les pentes de l'Index. Dans les premières tranchées se produit un violent corps à corps, au cours duquel le capitaine Régnier est tué par une balle en pleine poitrine. Le chef de bataillon Roguin trouve aussi une mort glorieuse.

Pendant ce temps la 2eme vague du du 3eme bataillon (11e Cie)  part a 400m derrière la 9e Cie Elle est commandée par par un officier énergique et ayant du coup d'œil le lieutenant Perny. A peine sortie des tranchées il a vu le danger que courait la 9e Cie. Il donne l'ordre d'obliquer à gauche. Grace à cette manœuvre  il peut prendre pied sur l'Index. Arrivée au sommet des premières pentes de l'Index avec les unités du 1er Bataillon, la 11e Cie est accueillie par un feu très meurtrier des éléments ennemis cernés dans la tranché&e en fourche du Médius lui tirant dans le dos. Un mouvement de replis se dessine dans nos unités.
A ce moment intervient fort heureusement la 3e Vague. A droite, elle est constitué par la 12e Cie. Elle part à 9h45. Dés le départ compte tenu des pertes de la 9e l'ordre a été donné d'obliquer fortement à gauche et d'attaquer l'Index par les barreaux de l'échelle. La 12e Cie arrive sans grosse pertes jusqu'au pied des pentes.. L'heure est critique car il est à craindre que le flottement qui se manifeste dans les deux premières vagues ne se transforme rapidement en mouvement de repli. Entrainée par ses chefs, la Cie grimpe les pentes au pas de course. Elle rejoint les premières vagues. Le commandement est réparti entre les officiers. Un triage est fait entre les blessés et ceux qui s'étaient réfugiés au milieu d'eux.
Les deux bataillons reprennent l'assaut. Une dernière décharge en arrivant au haut des pentes cause beaucoup de pertes. Le capitaine Fichepain (12e) tombe la mâchoires fracassée et la cuisse gauche brisée. Les allemands fuient. Les compagnies suivent l'ennemi la baïonnette dans les reins sur ces pentes très raides. Pas un homme ne descend dans la tranché. Debouts sur le parapet ils marquent leur avance pour l'artillerie.
 
A Gauche la 3e Cie du lieutenant Maire constitue la 3eme vague. Il aborde l'Index en même temps que la 11e Cie. Il prend le commandement du bataillon, dont le chef Roguin a été tué.  Il atteint d'abord le point 438. Il est couvert à gauche par la section des nettoyeurs de tranchée(adjudant Battini, sergent major Tezard) qui fouillent l'ouvrage circulaire et les boyaux conduisant au Kaiserhof. Les deux sous officiers sont tués. Un nouvel effort porte le bataillon au point 539. Il ne peut aller plus loin l'ennemi occupe la tranchée du Kaiserhof et des éléments de contre attaque se massent vers le bois des Rambraden.
 
A 10h45 les Compagnies constituant la 4eme vague s'élancent. La traversés du ravin de l'Etang se fait sous le feu des mitrailleuses. La 4e Cie perd son chef le capitaine de Waren, les sous lieutenant Tournier, l'adjudant chef Wettstein , et environ 30 hommes. La 10eme Cie perd son commandant le lieutenant Vincens et une quinzaine d'hommes. Les deux compagnies se reforment au pied de l'Index où les rejoint le colonel. Il donne l'ordre de nettoyer le ravin de l'Index et la tranchée en fourche par une section de la 10e Cie. Une soixantaine de prisonniers sont ramenés de cette opération. De son coté le lieutenant Pinel (9e Cie) réussit à contourner une des mitrailleuses meurtrières en grimpant les pentes du Médius et s'en empare.
A 15h30 sur notre front les allemands ne réagissent plus mais la troupe est épuisée par la lutte qu'elle vient de soutenir. Les unités sont mélangées et incapable de fournir un nouvel effort. Il faut laisser la progression sur le Médius et l'Annulaire.
Le colonel devant cette situation demande des renforts sérieux pour la nuit.
La nuit se passe sans incident notable. Par deux fois les allemands tentent de timides contre attaques sans succès.
La conquéte de la position a couté au 22e colonial pour la journée du 25 septembre : 4 officiers tués, 16 officiers blessés , 152 hommes de troupe blessés, 482 hommes de troupe blessés, 192 hommes de troupe disparus. Le régiment a fait 150 prisonniers. Il a pris deux mitrailleuses.
 
Le 1er décembre à 12h30 le régiment s'embarque à Givry en Argonne à destination de Chalons sur Marne. Il continue sur Ligny sur Ourcq où il arrive à 4h30 le lendemain. Il cantonne à à Rosoy en Multien, Etavigny, Boullarre, au moulin de Acy sur Multien jusqu'en janvier 1916.
Le 27 décembre expérimentation des masques anti-asphyxiants modèle 6eme Armée.
 
Le 4 janvier départ pour le Camp de Crévecoeur. 5 janvier : Senlis, Apremont, St Maximien, St Leu, Montataire. 7 janvier : route de Noailles à Beauvais, St Just les Marais. 10 janvier arrivée aux cantonnement de Crèvecœur. Jusqu'au 25 janvier instruction et manœuvres..
1916
Du 29 janvier au 16 février 1916 combats au sud de la Somme
 
Le 7 juin le régiment qui a été relevé cantonne à Chuignoles et au Bois de Decauville puis il part à l'arrière à Villers Bretonneux
 
1916 BATAILLE DE LA SOMME
Du 1er Juillet au 18 novembre 1916. Une des batailles les plus meurtrières de l'histoire. Plus d'un million de victimes, plus de quatre cent mille morts ou disparus.
 
1er juillet attaque générale. Le 22eme est positionné vers le village de Cappy sur la berge sud de la Somme à cinq kilomértres à l'est de Bray sur Somme.

 
Le 22 juillet le 22e met un bataillon çà disposition de la 4e Brigade et les deux autres en réserve de la Division.
La Division est dans la zone de Feuillère, Biaches, Clery
Le 24 aout Ie22eme RIC est relevé des tranchées et est conduit en automobile à Boves où il est embarqué. Il débarque à Estrées. Il cantonne à Mogneville, Rosoy, Angicourt, Rosoy. Du 25 aout au 12 octobre période d'instruction. Le régiment complète ses effectifs et se reforme.
13 octobre Départ à 8h30.Marche pénible de de 35km. Cantonnement Abbecourt, Ponchon, Roye. 14 octobre marche de 28 km. Cantonnement Moirmont, St Omer en Chaussée, Oudeuil, Monceau. 15 octobre marche de 20 km. Cantonnement Moliens, Blangies, Broquiéres. Stationnement et instruction du régiment.
24 Novembre marche 22 km. Cantonnement : Lihus. 25 novembre marche 20km. Cantonnement Noyer St Martin.26 novembre marche de 20 km. Cantonnement Crèvecœur le Petit - Ferrières. 27 novembre marche de 18km Cantonnement Vaux. Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre le 22e colonial relève le 362e Régiment d'Infanterie et le 56e Bataillon de chasseurs à pied dans le quartier de la Poste. Le colonel commandant la 6eme Brigade prend le commandement du sous secteur partant de la lisière du bois des Loges, Boyau Albert Ier, voie ferrée jusqu'à la station Roye sous Matz, chemin de la station à Couchy les Pots.....chemin Tilloloy, carrefour du chemin Alexandre et de la route des Flandres.
 

 
1917
 

 
Le soldat FERRIE Jean Baptiste du 22e Régiment d'Infanterie Coloniale décède le 1er janvier 1917 à Marseille.
SOURCES
Le journal de marche du 22eme RIC pour les années 1916 et 1917 est absent.
Archives Etat Civil Mairie de Moulin Neuf
Site Web Mémoire des hommes
Ministère de la Défense,  Service Historique de la Défense, Inventaires, Cote 26N 865/7 -8Journal des Marches et des Opérations 22eme RIC.

Ministère de la Défense,  Service Historique de la Défense, Inventaires, Cote 26 N 552/15-16, Journal des Marches et des Opérations 6eme Brigade
IGN - G
éoportai

24/03/2012