MORTS DE LA GUERRE DE 14-18
Commune de Moulin Neuf

 
CLERCY RAYMOND JULES JEAN MARIE
 

CLERCY Raymond Jules Jean Marie est né le 23/01/1881. Sa famille habitait le moulin farinier Caulet de Moulin Neuf.

Il est mobilisé comme marsouin au 22e R.I.C. (Régiment d'Infanterie Coloniale) Il appartiendrait à la 22e Compagnie ? (1)

Il est décédé le 16/09/1914 sur le champ de bataille à la ferme d'Araja commune de Courtémont. Tué à l'ennemi. Décès transcrit le 12/12/1914 à Moulin-Neuf (09)

 

LE 22e RIC
Le 22e  R.I.C. (Régiment d'Infanterie Coloniale) est à Hyères (Bouches du Rhone) jusqu'en 1913. Il fait des manœuvres avec un bataillon de réservistes dans le sud ouest. Au retour l'encadrement reste à Marseille.
A la mobilisation en aout 1914 il occupe la caserne d'Aurelle à Marseillle.
 

 
Il a à sa tète le colonel Têtard. L'effectif est de 68 officiers et de 2870 hommes. Il possède 12 compagnies,  regroupées en 3 bataillons
Samedi 1er aout le régiment reçoit l'ordre de mobilisation Les opérations de d'incorporation des réservistes vont durer six jours . Départ le samedi 8 aout de la gare de Marseille-Arenc
 
Lundi 10 aout. Arrivée a Révigny (Meuse), cantonnement du 1er bataillon Vilotte à  Loupy le Château, du 2e  bataillon à L'Isle en Barrois et du 3ee  bataillon à Loupy le Petit.
 Le Régiment fait partie de, la 6e Brigade, 2e Division, corps d'armée coloniale (Armée de St Menehould)
 
Mardi 11 aout. Ordre de se porter vers le Nord dans la direction du Luxembourg :  Julvecourt, Brocourt, Nantillois, Doucon, Charmois prés Mouzay
 
PREMIERS COMBATS EN BELGIQUE
Jeudi 20 aout. Cantonnement à Baâlons dans les Ardennes une trentaine de kilomètres au sud ouest de Sedan. Mise en forme des unités par quelques exercices de détail en terrain varié.
 
Samedi 22 aout : Arrivé à Chavency- St Hubert département de la Meuse, à quelques kilomètres de la frontière Belge. Le Régiment entre dans la colonne de Division dont il forme le premier élément. Direction Neufchâteau, en Belgique,  par Thonne le Thil, Herbeuval. La frontiére est passée peu avant l'abbaye d'Orval, Traversée de la foret de Merlanvaux, arrivée midi au village de Pin, en Belgique,
 

 
Il est midi et demi, le colonel apprend que la 3e Division est au prises avec l'ennemi sur la route de Neufchâteau. Des barrages sont établis au village de Pin dans les direction d'Izel et Florenville
Un quart d'heure plus tard sa situation est signalée comme critique. Le général demande d'articuler un mouvement, au nord de la route de Jamoigne à Frenois, dans la direction du village de Termes. L'artillerie divisionnaire doit appuyer ce mouvement.

13h30, le 2eme Bataillon se déploie face au Nord jusqu'à Frenois. Il lance son attaque vers la cote 360, point culminant de l'éperon dont les pentes sont limitées par la boucle de la Semois
Le 3e Bataillon envoyé primitivement au village des Bulles reçoit l'ordre (de la Division) de poursuivre son attaque face a l'Est dans la direction de Termes.
Le 1er Bataillon reste en réserve à la cote 347 sur la route de Tintigny à Jamoigne , où se trouve le poste de commandement du colonel.

 

14h30. Marche en avant du 2e Bataillon. Elle est très lente à cause des clôtures, qu'il faut détruire au fur et à mesure qu'on avance, et aussi a cause du feu violent qui part d'un bois situé a la cote 340.
L'ennemi a se replie sur le village de Termes. Les quatre compagnies du bataillon déployées vers le front marqué par le poteau indicateur de Termes et la cote 360 ne peuvent plus avancer. Un feu violent part des clôtures et des haies qui entourent Termes. Le Lieutenant Colonel fait renforcer par une compagnie du 7e colonial, qui a perdu toute liaison avec le reste de son régiment
 
15h. Le 3e bataillon a franchi la rivière Semois à gué. Il s'avance, par échelons, dans la plaine, sous un feu violent d'artillerie ennemie. Il enlève successivement les haies et parvient a s'installer dans le cimetière entouré de murs qui domine la plaine de quelques mètres.
 
17h. Une batterie s'installe en arrière de la cote 357 pour appuyer l'attaque du 3e Bataillon. Mais, elle est obligée de se replier sous le feu violent des grosses pièces de l'ennemi qui la prennent de flanc.
 
17h30. Malgré le peu de secours apporté par notre artillerie et l'énorme effort de l'adversaire dont les canons ne cessent de couvrir d'obus la position, le commandant Gramont réussit a entrer avec ses hommes dans Termes où se trouvent neuf pièces d'artillerie abandonnés par l'ennemi.
 
Une batterie s'est installée a l'Est de Frenois, près du pont au Nord de la route de Tantigny. Elle prend à partie l'artillerie ennemie de gros calibre qui est a la cote 343 (600m à l'est du village d'Ansart) et la réduit au silence.
 
Le village de Termes dont la moitié était entre nos mains après cet énergique effort, aurait pu être enlevé facilement, l'ennemi ayant gagne les lisières de la foret située au Nord, foret de Chiny,  et le village de Rossignol.
 Mais la position étant jugée trop en saillant, le commandant Pramont reçoit l'ordre de l'abandonner et de se replier sur le reste du Régiment qui tient la ligne 360-357.

 

Un poste médical installé par le médecin du du 2eme bataillon recueille les blessés des deux  divisions et fait transporter a Jamoignes ceux qui ne peuvent pas marcher, par des voitures réquisitionnées.

Pertes : officiers tués 2, blessés 14 . Troupe tués 54, blessés 182, disparus 106.

Le régiment est placé en réserve a la sortie ouest de Jamoigne sur la route de Pin ou il arrive le dimanche 23 à quatre heures du matin.

 
Dimanche 23 aout : Pertes  3 officiers blessés, hommes 19 tués, 25 blessés, 151 disparus
 
LA RETRAITE
Lundi 24 aout :  La retraite du régiment s'effectue toute la nuit sans incident. Par la route, Pin-Château et Ferme d'Orval,  Villiers devant Orval, le régiment rejoint Hurbeval où le il arrive à trois heures et cantonne. Les distributions qui n'avaient pas eu depuis le 21 aout sont effectuées.
 

 
Mardi 25 aout : A 3h15 ordre est donné a toutes les voitures de la Division de se diriger sur Lamvilly pour y passer la Chiers et continuer sur Stenay. Le régiment l'ordre de gagner Lamouilly par Biévres et de passer la rivière en suivant l'artillerie de Corps et le Génie. L'ordre parvient vers 7h. Le Régiment trouve sa route occupée par le 24e colonial.
Il ne peut gagner Biévres. Il prend un sentier se dirigeant vers le Sud à travers les bois de Belloy et gagne Lamouilly par Chauvenay Saint Hubert.  Il arrive a 11h. Vers 20h des renseignements font connaître que l'ennemi aurait traversé la rivière Chiers à La Ferté sur Chiers et se dirigerait vers le Sud. Le 22e RIC reçoit en conséquence l'ordre  de se replier immédiatement par le chemin le plus court sur Martincourt sur Meuse. Après avoir regroupés tous ses éléments il prend la queue de la colonne qui s'écoule par la route d'Olizy, il est 22h.
Vers 1h du matin le mercredi 26 aout il arrive à Martincourt. Il passe les ponts du canal et celui de la Meuse. Il bivouaque le long du chemin. Vers 3h du matin les ponts de la Meuse sautent. Ordre de partir, dés le lever du jour, par le chemin allant vers l'ouest, à Luzy, puis à Stenay. Bivouac à la foret de Jaulnay. Vers 17 h, arrive un détachement de 644 hommes venant du dépôt. Leur répartition entre les compagnies se fait dans une clairière. L'artillerie ennemie commence à canonner dans la direction de Stenay. L anuit arrive amenant une pluie qui va durer jusqu'au lendemain matin transformant en cloaques les sentiers de la foret.

Jeudi 27 aout :  Une ligne de défense doit être organisée ,au moyen d'abattis et de tranchées, dans la foret de Jaulnay, sur la ligne générale Cesse-Pouilly.  A 5h du matin la 1er compagnie Raulet est désignée pour jalonner La ligne de résistance sur la lisière Nord ,face a Pouilly et a la Meuse. Les trois autres compagnies sont en réserve à 200m en arrière, a l'intérieur du bois.

A 6h ordre d'attaquer le village de Luzy. En première ligne, le 3e Bataillon Gramont. Il a comme axe d'attaque le chemin de viabilité incertaine allant de la foret au village. Il doit être soutenu a droite par le 24e RIC. Mais les bataillons prévus a sa gauche, sont rappelés dans la foret, en cours de combat, pour limiter la progression de l'ennemi, qui a pris pied avec son infanterie dans la corne NE de la foret. Il dispose de mitrailleuses. Il s'en suit un certain mélange d'unités dans notre ligne. Le bataillon Grammont s'avance sous une fusillade et une canonnade nourris jusqu'à la crête a l'Est, au débouché de la foret. Le colonel le fait renforcer par quatre compagnies.

A 9h, le commandant Grammont rend compte que sa ligne est prise en enfilade par le tir de l'ennemi qui occupe la corne du bois  Le colonel envoie deux compagnies avec le capitaine Almaric contre-attaquer sous bois les fraction ennemies qui se sont emparées du saillant. La 1er section de mitrailleuses est employée à contre battre les mitrailleuses allemandes . Son chef ,le lieutenant Dolfus, est blessé. Le sergent Beuvelot qui le remplace est lui aussi tué.

Vers midi la 4e Cie est engagée a son tour en renfort de la première ligne. Malgré des pertes énormes elle parvient a gagner la crête qui domine la Meuse, puis donne l'assaut au village où ils pénètrent à la baïonnette. Il est 13h30. A ce moment le Commandant Grammont vient d'être grièvement blessé. Il est ramené a l'arrière sous la protection du sergent major François et de quelques hommes de la 9e Cie. Le capitaine Fosses est tué. Le Capitaine Raulet a la jambe fracturée par une balle.
Les pertes sont très fortes. Les unités sont mélangées. Elles se retirent, poursuivies par une canonnade très nourrie.
De son coté le capitaine Almeric dont le mouvement vers la corne du bois a été conduit avec beaucoup de vigueur est grièvement blessé ainsi que le lieutenant Pages. Le mouvement en avant est momentanément arrêté par une fusillade provenant de la zone où se trouve des fraction du 4e RIC
 

Le colonel a été blessé vers midi d'une balle de shrapnell à la cuisse, en assistant a l'assaut. De retour a la crête, il s'efforce de faire ravitailler la première ligne en hommes et en munitions . Elles sont retirées aux blessés très nombreux dans la foret. Il fait se regrouper les hommes isolés par le lieutenant Montignault Ils vont ravitailler la première ligne.
 

14h30 : notre attaque sur Luzy, non soutenue par l'artillerie, a échoué, non sans faire subir a l'ennemi des pertes extrêmement importantes. Ordre de repli sur la route de Beaumont. Le mouvement est couvert par des groupes de tous les régiments, et principalement le 7e RIC, postés en lisière. L'ennemi ne poursuit que par le feu et par les obus de gros calibre, dont tous les sentiers de la foret sont inondés. Les débris du régiment, mélangés avec des fractions de tous les autres corps, gagnent la route Stenay-Beaumont
 

A 500m  en avant  du pont de la Wamme (rive droite) un barrage formé d'officiers et de gendarmes est établi. Tous les élément qui se retirent sont arrêtés et triés dans les terrains à droite et à gauche de la route.  Les officiers du 22e RIC reprennent vivement en main leurs hommes. Vers 16h le régiment reformé est dirigé sur Beaumont. A un kilomètre de Beaumont un aéroplane ennemi survole nos troupes à faible hauteur. Il est abattu à coup de fusil. Son équipage est fait prisonnier.
 

Vers 17h, le 22e reçoit l'ordre d'aller bivouaquer auprès de la ferme Beaulieu. Il s'installe, à 800m au NO de la ferme, le long de la route. Le train régimentaire parqué prés de Beaumont pendant les combats vient le ravitailler en vivres. A 10h du soir une section de munitions lui apporte les cartouches. La nuit, belle et fraiche, se passe sans incidents.
Etat des pertes : officiers 5 tués, 20 blessés, 2 disparus. Hommes de troupe : 83 tués, 490 blessés, 528 disparus.

 

Vendredi 28 aout : Départ à 5h par Beaumont  pour le bois du Port Gérache. Le régiment reste en réserve du Corps d'Armée. 18h, ordre d'aller cantonner pour la nuit à Sommanthe. Le village est encombré de soldats isolés. Le colonel décide de bivouaquer a la sortie Nord.

 

Samedi 29aout : Le Corps d'Armée Colonial doit se porter sur l'Aisne. Départ à 1h45, arrivée à Authe à9h. A 14h ordre de continuer sur Vouziers.
 En fin de marche le 22e RIC s'installe à la ferme de La Holette, 1200m au SO de la Croix de Bois.

 
Dimanche 30 aout : Le matin travaux de propreté, mise a jour des différents documents relatifs a la réorganisation du Régiment. A 15h45, la 2e Division reçoit l'ordre de se porter à l'attaque d'un Corps allemand qui défile sur la route de Beaumont au Chesne. Elle doit se porter sur Bault aux Bois et Belleville. Le 22e est derrière l'artillerie divisionnaire.
 
Lundi 31aout : Le Régiment  va avec l'Etat major à Nerval
 
Mardi 01 septembre : A 3h départ de Nerval Itinéraire : Quatre champs, Toges, La Croix au Bois, Loguse, Beaurepain, Termes, Serne, Monchentin, Bouconville. A Monchartin le colonel Tétart blessé le 27 aout et qui depuis est resté à la tète du régiment est forcé de se laisser évacuer. Le Régiment cantonne a Bouconville à17h. Un détachement de renforts venant de Marseille rejoint le régiment  (8 officiers, 48 sous officiers, 1500 hommes) Ils sont répartis aussitôt entre les compagnies. A 21h le régiment part cantonner à Ripont a 2h de marche.

Jeudi 03 septembre : Le Corps d'Armée Colonial continue sa retraite vers le Sud. Le 22e quitte Tahure à 3h du matin. A Perthes les Hurlus il rentre dans la colonne de Division. Halte d'une heure à Sommes-Suippes. Au loin l'ennemi canonne nos arrières garde. Seconde halte à Saint Rémy sur Bussy. Les hommes sont très fatigues par la longueur de l'étape, la marche de nuit et la chaleur. Enfin on arrive à Tilly vers 15h pour cantonner. La 4e brigade qui est restée à St Rémy est canonnée. A  16h50 ordre d'envoyer un bataillon en soutien de notre artillerie. A 18h 30 le régiment est rejoint par ses trains de combat qui a été inquiété par les uhlans. A 21 h ordre de continuer la retraite par le chemin de terre de Tilloy et Bellay à Somme-Vesle, Poix, Moivre, le Fresne.
 
Vendredi 4 septembre :  Le régiment est à plusieurs reprises coupé par le convoi d'artillerie qui veut le dépasser. La marche est très pénible. Les hommes exténués n'ont rien mangé, les vivres ayant du être abandonnés en grande partie à Tilloy . Lle colonel décide de s'installer pour un long repos à 3h du matin dans le ravin au sud de la route Le Fresne-La Motte Heriton, 900m avant d'arriver à ce village.
 

 

Dimanche 06 septembre : Le Corps d'Armée se porte en avant vers le Nord. Le 22e se porte à partir de cinq heures vers Norois. Il y arrive à sept heures  et y trouve le bataillon Pasquier.  Isolé sur la rive droite de la rivière l'Orconte (affluent de la Marne) et du canal de la Marne à la Saône il a évacué Luxémont et Villotte aux portes de Vitry le François que l'ennemi menaçait. Le bataillon reçoit l'ordre de réoccuper ce village.  Vers 8h on apprend qu'il est fortement engagé dans Luxémont et s'y maintient avec peine. Le bataillon Steff reçoit l'ordre de le soutenir avec l'appoint de la 1ere section de mitrailleuses.
 

09 septembre : Le poste de commandement du chef de corps est dans la première maison au Nord de Norois. L'ennemi a coupé des arbres le long de la rivière Orconte et du Canal à travers la brèche un ballon captif allemand observe toute la journée. Les villages de Norvois et de Cloyes sur Marne sont bombardés par l'artillerie lourde

 
11 septembre  :  Le Régiment est averti que dans la nuit l'ennemi a entamé un mouvement de retraite Les patrouilles trouvent les ponts du canal évacués, il en est de même de la Grace Dieu et de Bignicourt sur Marne. Dans les faubourg Est de Vitry le François, le village de Fregnicourt est vide. Vauclerc puis Reims La Brulée sont trouvés incendiés et pillés par l'ennemi. Dans ce dernier village des coffres forts sont éventrés, une liasse de titres est trouvée auprès de l'un d'eux et expédié après inventaire au Quartier Général de la 2e Division. Tous les indices dénotent un départ précipité de l'ennemi.

 
12 septembre : La poursuite vers le Nord commence à six heures. Le régiment traverse la voie ferrée à hauteur des fabriques de Tournizet et marche sur Plichancourt. Le 1er Bataillon arrive à ce village à 7h45. Il est inoccupé. Les ponts sur le canal de la Marne au Rhin et la Bruxenelle sont en bon état. Un reconnaissance des chasseurs d'Afrique annonce que les ponts sur la rivière la Saulx sont aussi intacts. Ils n'ont rencontré qu'une patrouille d'uhlans  et quelques trainards de l'infanterie allemande. Le 22e RIC renforcé par le groupe d'artillerie Noel se dirige vers le nord-ouest. Il se porte sur  Vitry en Perthois, Saint Quentin les Marais, Bassuet. Il cantonne à Vanault les Dames. Le village est en partie pillé.

13 septembre : A 5h départ sur Dampierre le Château où il fait une grande halte à onze heures. Il repart à 19h. Pendant que les troupes de 1ere ligne sont engagées au loin dans la direction du Nord où l'on aperçoit des éclatements de shrapnells. Le 22e RIC traverse Rapsecourt. Il cantonne à Voilemont non loin de Sainte Ménehoult.
 
BATAILLE DE LA MARNE - LA MAIN DE MASSIGES
14 septembre :  La IV Armée continue la poursuite de l'ennemi vers le Nord. La 6eme brigade coloniale, un escadron de cavalerie, le groupe Noel, le tout placé sous le commandement du Général Caudrelier. Itinéraire par Braux Sainte-Cohiére, ferme Araja. La marche, très pénible, s'exécute dans un terrain détrempé par la pluie, très glissant. Le groupe d'artillerie Noel n'a pu suivre qu'avec peine.
L'escadron de cavalerie envoyé à Virginy signale la présence de l'ennemi à Massiges et à la cote 191 qui a l'air d'être fortement occupée.
La Brigade se porte en avant pour appuyer l'attaque de la 33e Division  qui a réussi a occuper la ferme de Beauséjour et le mamelon de la cote 180, mais avec de grosses pertes. Elle n'a pu enlever Massiges. Les batteries ennemies sont installées en face d'elle à l'ouest du coté de Tahure, à la Butte du Mesnil, à la Maison de Champagne et à  la ferme Chausson. Avec le feu de l'infanterie partant de la cote 191 déciment le 11e de ligne qui occupe la ferme Beauséjour. Le général Cudrelin donne l'ordre au 22e RIC d'attaquer Massige et la cote 191. La Cie Bras du Bat Marchal est en tète En arrivant au pont de Virgigny sur la Tourbe elle trouve le pont barricadé et est immédiatement accueillie par une fusillade intenses provenant des lignes ennemies installées au pied de la cote 191 parallèlement a la route de Massiges. Elle réussit de débarrasser le pont des voitures qui le barrait et se déploie. Le feu de l'ennemi est très dense, l'artillerie depuis la butte Mesnil nous couvre de shrapnells. Le mouvement en avant vers 191, malgré la lenteur et la prudence avec lesquelles il s'exécute nous cause des pertes importantes. A partir du pont de Virginy,  deux Cie du 1er Bataillons sont lancées sur le village de Massige qu'elles occupent en chassant les tirailleurs ennemis.
 
 
A 17h40, l'occupation de Massige par le 1er bataillon détermine un deuxième mouvement de repli de l'ennemi, suivi d'un nouveau bond en avant de toute la ligne. C'est a ce moment que le commandant Marchal fut tué en montant sur une tranchée pour lancer sa troupe et malgré les instances des deux capitaines Raymond et Dureuil qui se trouvaient a ses cotés et lui faisait remarquer le danger de son attitude.
Le mouvement en avant de notre ligne avait déterminé le redoublement de la fusillade ennemie. L'artillerie de la butte du Mesnil couvrait la position de shrapnels. En quelques minutes nous eûmes trois officiers blessés et 150 hommes hors combat. A 18h, une batterie d'artillerie apporte son aide. Elle ouvre un feu violent sur les tranchées ennemies. Ses tirs sont trop courts en portée. La nuit tombe. L'ennemi a été épouvanté de la rapidité foudroyante de ce tir. Il attend l'obscurité pour évacuer les tranchées qu'il occupe encore. La nuit se passe sous la pluie. Les distributions n'ont pas lieu.
Pertes. Officiers 1 tué 3 blessés. Hommes de troupe, tués 47, blessés 98.
 

15 septembre : La 6e Brigade a pour axe d'attaque les hauteurs 191-199/Rouvroy.
A 4 h deux patrouilles de la 2e Compagnie, 16 à 20 hommes conduits par des sous officiers sont envoyés dans la direction de la cote 191 et reconnaissent que les positions ennemies ont été évacuées pendant la nuit. Le reste de la 2e et 3e compagnie sont aussitôt envoyées occuper le mamelon. Le Général donne l'ordre  au Colonel d'y porter le Régiment et de lancer une attaque vers le Nord. Les pentes sud du mamelon jusqu'a la Tourbe sont balayés par les shrapnels venant de la butte du Mesnil et des obus de 105 percutants venant de la Justice et de la ferme Chausson.
Vers 12 heures, arrivent du 17e Corps des renseignements qui se révéreront erronés. Des éléments de ce corps d'armée auraient atteint Maison de Champagne et Servon. Le 2e Corps doit marcher sur le même objectif, en utilisant  les pentes ouest des mamelons 191-199.

Le 1er Bataillon doit exécuter ce même mouvement. 
Mais aussitôt que les premières factions, dirigées par le capitaine Champel, arrivent sur la partie découverte de la crête a la sortie de la carrière, elles sont battues par un feu intense de shrapnels venant de trois direction (ferme de Mesnil, ferme Chausson, Justice)
En quelques secondes, ils perdent la moitié de leurs effectifs. Le capitaine Champel  est grièvement blessé, ainsi que le capitaine Nazaret officier d'ordonnance du général de brigade. Le bataillon se replie dans la carrière. Le feu d'artillerie ennemi redouble de violence. Toutes les crêtes sont arrosées par des éclats de 105 fusants. Les percutants de 105 envoyés par les batteries de la Justice couvrent la plaine jusqu'à la Tourbe, obligeant par deux fois les compagnies a se déplacer.
 

A 14 h les sections de mitrailleuses, en position a la cote 191 dans des tranchées en arrière de la carrière, s'aperçoivent d'un mouvement important d'infanterie ennemie débouchant sur plusieurs colonnes des hauteurs de la Justice. D'autres troupes sont signalées venant de la ferme Chausson et de Maison de Champagne. Le point de convergence de ces colonnes semble aboutir à la ligne 191-Briqueterie

A 14 h 15 les mitrailleuses ouvrent le feu à 1800m. Elles contiennent l'ennemi tout l'après midi, se taisant pendant les rafales de notre artillerie, reprenant immédiatement après. La 1ere section a un sergent et huit hommes hors combat.
L'attaque de la brigade allemande est arrêtée. Seules les premières compagnies allemandes qui avaient pu échapper au feu de nos mitrailleuses et à celui venant des tranchées occupées par nos compagnies, arrivent à la nuit vers la position 191. Elles l'abordent de trois cotés à la fois, en criant "Rendez vous" croyant la position évacuée, et n'étant plus occupée que par les blessés et les morts. La nuit était venue. Reçus par des feux en salve, les allemands battent précipitamment en retraite dans l'obscurité qui ne permit pas de les poursuivre.
Pertes : 1 officier blessé. Hommes de troupe : 34 tués, 426 blessés, 171 disparus
 

16 septembre :  le soir le Régiment va cantonner à Courtemont (Marne).

 
 

Le soldat Raymond Clercy qui a participé à la bataille du 16/09/1914 va décéder à l'ambulance de la ferme d'Araja commune de Courtémont.

Son acte décès est enregistré à Courtémont le 20 septembre après midi ainsi que son inhumation sur le champs de bataille. Le décès est certifié par le médecin major chef brancardier de la 3eme Division.

 

 
SOURCES :
(1) Source Etat Civil Moulin Neuf. Vraisemblablement erreur de transcription Le régiment ne comptait que douze compagnies.
Archives Etat Civil Mairie de Moulin Neuf
Site Web Mémoire des hommes
Ministère de la Défense,  Service Historique de la Défense, Inventaires, Cote 26N 865/7 -8Journal des Marches et des Opérations 22eme RIC.

Ministère de la Défense,  Service Historique de la Défense, Inventaires, Cote 26 N 405/1, Journal des Marches et des Opérations 44eme Division
IGN - G
éoportail

24/03/2012