Corbières

La commune de Corbières a ceci d'original qu'elle est exclusivement composée de hameaux et de fermes. Aucun de ceux ci n'a une taille suffisante pour être considéré comme un village. Le nom actuel de la commune est celui du lieu qui accueille l'église paroissiale.
Lorsque la République a organisé son territoire en départements, cantons et communes, on avait ici au civil, d'une part la communauté de Balaguié avec à sa tête comme bayle, François Roussel, résidant à Balaguié, et d'autre part la communauté de Corbiéres avec aussi son bayle. 
Au plan religieux la paroisse de Saint André de Corbières avec son curé, l'abbé Marquié regroupait les deux communautés, le territoire actuel de la commune, plus la métairie de Lespagnol dépendant de Tréziers (BMS 1653). Elle comprenait les hameaux (massatges) et les fermes (bordes) de : Corbières, Balaguié, Laillet, Le Cammazou, Lauto, Borrel, Coumofero, Soumagne, La Leude, le Clergue, le Bourdicou, Mestre Andrieu. Ce dernier lieu dépend maintenant de Caudeval.
Dans un premier élan on avait regroupé  Balaguier, Corbières Gueytes et Peyrefitte du Razès en 1791. D' abord Gueytes fut détachée de la municipalité commune, ensuite Peyrefitte. Les habitants des différents écarts n'arrivèrent pas à se mettre d'accord sur le nom de la nouvelle entité territoriale. Aussi c'est sous le nom de "Commune de Balaguier et de Corbières" qu'elle fut rattachée au canton de Chalabre (06/12/1790) puis à celui de Peyrefitte du Razès (1801) pour enfin revenir à Chalabre.
 
A la fin du 20éme siècle la commune ne compte plus qu'une vingtaine d'habitants. Pourtant, avant de devenir un exemple typique de ces "nouveaux déserts" français générés par l'exode rural, cette terre eut son importance en raison de sa situation à la frontière du Razès et du Comté de Toulouse par la position dominante du Pech de Balaguier (619 m). Plusieurs auteurs dont Casimir Pont (Histoire de la terre privilégiée) pensent que le castrum de Balaguiéro au 11éme et 12éme siècle gouvernait le pays de Quercorb. Ce fut un des fiefs des Trencavels, Comtes de Béziers et de Carcassonne.
On atteint Balaguier puis Corbiéres, en venant de Chalabre, par le col de San Pete (Saint Pierre). Nous avons là vraisemblablement le souvenir de l'ancien chemin du Kercorb qui permettait, par la vallée du ruisseau de Roubichoux, d'atteindre l'ancienne communauté de Saint Pierre de la Bouiche située au nord du château de Montaragou.
CORBIERES - CORB - CHERCORB
 
Origine du toponyme Corbières : Corb c'est le corbeau en  vieux languedocien.  Une courbiére c'est littéralement un lieu colonisé par les corbeaux. Souvenons nous, il n'y a pas si longtemps, avant les années 1950, époque où ils furent décimés, empoisonnés pour les empêcher de prélever leur dîme sur les semailles, les corbeaux (courbasses) ainsi que les corneilles (agraillos) étaient légions sur ces terres. Les enfants souvent en possédaient un, qu'ils avaient volé tout petit dans le nid, et qui apprivoisé était devenu compagnon domestique. Il y a bien longtemps, avant l'an mille le corb avait déjà laissé son empreinte dans le nom de ce petit pays, le Kercorb, Chercorb, Quercorb. Apparié à la racine ker (pierre, montagne) on devine : la contrée des corbeaux.
 
 ARCHIVES

L'état civil ancien (Baptêmes, Mariages, Sépultures) est déposé aux archives départementales de l'Aude. Il est consultable sous forme de microfilm (5MI/D362). Les actes les plus anciens remontent à 1692. Ces registres paroissiaux souffrent de nombreuses lacunes : imprécision de la rédaction, actes manquants. En 1759 le greffe de la Sénéchaussée de Limoux se plaignait de ne pas avoir reçu les feuillets concernant les années 1739, 1741 et de 1747 à 1755. Ces manquements, en particulier l'absence de certains actes de baptême provoqueront plusieurs enquêtes, notamment lorsque des paroissiens voudront se marier. Exemple, en 1777, François Tristan de Cambon évêque de Mirepoix, après avoir reçu la déposition de témoins, déclare que Barthélemy Faure est le fils légitime de Gabriel Faure et Françoise Douce et qu'il est bien né et baptisé en 1746.

 PAROISSE SAINT ANDRÉ DE CORBIÈRES

Église Saint André vers 1980
Saint André fut le premier des apôtres du Christ. Il est fêté le 30 novembre

Église Saint André de Corbiéres vers 1920

L'église de Corbières a été restaurée en 1984. Le maire Auguste Caraben (Moïse)  qui entamait son quatrième mandat avait obtenu l'aide du conseiller général du canton Jacques Montagné. Le chantier consista à rénover la toiture et à l'intérieur du bâtiment enlever les enduits dégradés en plâtre pour retrouver  le naturel rustique de l'antique église.
Eglise Sant André est fort ancienne, citée par Doat comme existant en 1214 (1)et 1319 . Elle dispose d'une cloche (hauteur 0,60, poids 145 kg, avec deux battants, note Mi4) M. Claude Seytes a relevé l'inscription suivante : SAINT ANDRE PROTECTEUR DE CORBIERES P.P.N. fondue par Vincenzo Baguetini Romano l'an 1834.  Ce fondeur établi à Limoux. Avant la révolution St André de Corbiéres disposait d'une cloche de 60 kg qui a disparu.
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RECENSEMENTS COMMUNE DE CORBIERES

 
COMMUNE DE CORBIÈRES 1836

Recensement 149 habitants 81 hommes 68 femmes. Jean Morére 60 ans est maire. Il habite au Cammazou

 
COMMUNE DE CORBIÈRES 1846
La commune de Corbieres est composé de trois hameaux : Balaguier 8 maisons, Laillet 7 maisons, le Camazou 5 maisons, Lauto. Elle possède cinq métairies : Bourrel, le Bourdicou, Bartheclare, Founmagne, le Clergue. Des habitats isolés : l'Eglise, la Tuilerie de Corbières, la tuilerie de la Leude.
La commune de Corbiéres possède deux tuileries. La tuilerie prés de l'Eglise de la famille de Joseph Marty avec deux tuiliers. La tuilerie de la Leude de Guillaume Not.
Un cordonnier Jean Morére est installé au Cammazou qui est un hameau de cinq maisons.
Une sage femme, Amiel Madeleine épouse Fabregue 68 ans, habite la maison proche de l'église de Corbiéres.
Il y a trois gardes, Jean Amouroux 40ans à la Leude,  Guillaume Bac 28 ans à Balaguier.
Bouquebelle Jean  39 ans à la Leude et  Abadie Jacques  40 ans à Balaguier sont bergers.
 
COMMUNE DE CORBIÈRES 1851

36 maisons, 191 habitants, 94 hommes, 97 femmes

 
COMMUNE DE CORBIÈRES 1876
En 1876 la commune de Corbières compte 139 habitants (78 hommes, 61 femmes). Elle est composée de hameaux, métairies, tuileries,..Au total 40 maisons.
Corbières proprement dit c'est l'église et une maison inhabitée.
Hameau de Laillet, 8 maisons, 8 ménages, 37 habitants.
Pour le recenseur c'est "l'agglomération" de 37 habitants. Famille Faure Pierre (6), famille Faure Jean-Marie (6), famille Caraben Etienne (5), famille Bez Jean-Louis (2) Faure Jean (6), Garros Jacques (4),  Jean Louis (3), Roudiéres Nicolas (5)

Hameau Le Camazou, 6 maisons, 7 ménages, 32 habitants
Hameau de Balayer, 4 maisons, 4 ménages, 15 habitants

Métairie du Clergue, 2 maisons, 2 ménages, 9 habitants
Métairie de Bourrel, 1 maison, 2 ménages, 7 habitants
Métairie du Bourdicou, 1 maison, 1 ménage, 4 habitants
Métairie de La Leude, 1 maison, 1 ménage, 5 habitants
Métairie de Foumagne, 1 maison, 1 ménage, 8 habitants
Métairie de Barthe Clare, 1 maison, 1 ménage, 3 habitants
Métairie de Lauto, 1 maison, 1 ménage, 6 habitants

Tuilerie de la Leude, 1 maison, 1 ménage, 5 habitants
Tuilerie de Corbières, 1 maison, 2 ménages, 5 habitants

 
 
SOURCES :
Cadastre Napoléon commune de Corbières. PW 8850 Archives de l'Aude
Etat Civil commune de Corbières
Liasses de recensement de la commune de Corbières - Archives départementales de l'Aude
(1) Sabarthes, Dictionnaire Topo del'Aude cite Doat 84,f329

 

ISSN : 1626-0139
13/11/2020

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