LES SURNOMS (NOMS D'ESCAÏCH)
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Sous l'ancien régime à Tréziers l'emploi
de surnoms ou "noms d'escaïch" est une pratique courante pour compléter
l'identité des individus dans les actes juridiques comme les
reconnaissances. Dans celles de 1763 pour 88 patronymes présents sur le
village on en dénombre vingt sept différents. Cela donne une idée du poids
de cette tradition dans la vie courante.
Ils sont parfois utilisés pour désigner une branche particulière d'une
famille aux ramifications multiples. Mais le plus souvent ils sont attachés
à l'individu, à une particularité de celui ci. |
Diminutifs de prénom :
Charlou, Paulou, Paulin, Perry, Jammet. |
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Activités ou métiers
Arbitre, Légassier (celui qui pratique la Loi). Ces deux surnoms semblent
équivalents.
Maréchal (maréchal-ferrant ou forgeron) |
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Prénoms:
On donne comme surnom le prénom d'un ancêtre. C'est souvent par ce processus
que sont nés par le passé les noms de famille.
Peyre : version occitane du prénom Pierre
Scipion: Pierre Bennet dit Scipion reconnaît un bien appartenant auparavant
à Bennet Scipion. |
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Caractère :
Pujon : de puja (travailleur)
Coujon : "couillon"
Caillou : têtu
Biscaïre : râleur
Maridou : prêt à se marier ou bon parti
Mafoye : familier de l'expression "ma foi" |
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Aspect physique :
Souquette : petit trapu
Piboul : grand ou costaud
Barguil : avec une hotte
Grasset : bien portant
Tourvil |
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Lorsque en 1822 Célestin Carrié naît de Jean et
Catherine Courty le rédacteur de l’acte de naissance enregistre la mère sous
le nom de Catherine Sinsolle. La sinsolle est le petit lézard commun des
murailles. Il est menu, agile et vif. On entendait souvent l’employer comme
qualificatif pour désigner un enfant malingre ou chétif. |
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Parenté :
Neveu, Bessou (jumeau) |
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Lieu
Jalabert (métairie de Lagarde)
Garabet de l'occitan garrabié
l'églantier. Avec le suffixe et, diminutif, le petit églantier. |
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Indéterminé :
Catujat, Joulia, Villerousse, Vivaloune, Garraupado, Garouille, Pélissier,
Chiqué.
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PERMANENCE DE CERTAINS SURMOMS |
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Certains surnoms se sont
transmis de père à enfant parfois sur plusieurs générations : |
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JAMMET
Bernard Carrié et son fils François, tous deux dits Jammet, déclare leurs
biens le 16/09/1759. |
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BISCAÏRE
Le 02/05/1672 Arnaud Carrié dit Biscaïre déclare la métairie de Lespaillou
(actuellement L'Espagnol).Presque un siècle plus tard, le 02/04/1763, Jean
Carrié dit Biscaïre reconnaît ce même bien. |
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PUJON
Le 17/11/1690 Pierre Carrié dit Pujon déclare ses biens. Le 29/031763 Jean
Carrié dit Pujon reconnaît la moitié des biens précédents. |
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RICOU
Le 17/03/1763 Paul Planet procède aux reconnaissances "comme mary et
maître des parts dotteaux" de son épouse Jeanne Alié Ricou. Ce
bien venait de Pierre Alguié (17/11/1690) et de Jean Alguié dit Ricou
(14/11/1759). Ce surnom suivra sa descendance. Il est resté vivace jusqu'à
Marie Anne Planet décédée en 1931. |
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Certains surnoms se sont
transmis jusqu'au milieu du 20éme siècle.
Parfois ils sont liés à une maison. Les occupants héritent du surnom. |
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MANENT
Le 30/03/1763 Françoise Pailhes veuve de François Monié reconnaît une maison
située sur la place du village. Cette maison a appartenu a une famille
Manent. Elle a fait l'objet des reconnaissances de Marc Manent le 23/04/1672
et de Bernard Manent le 27/11/1696. Ce patronyme, Manent, deviendra un
surnom qui sera donné aux propriétaires de la maison jusqu'au début du 20éme
siècle. |
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PAULIN
Le 14/11/1759 François Dousse dit Paulin reconnaît une maison et son jardin
au lieu dit Barry d'En Dousse autre fois appelé aussi Pech Calvet. Il
reconnaît également une vigne et des champs précédemment possédés par Paulet
Douce (26/11/1690). C'est ce dernier qui semble être l'initiateur du surnom.
Il désignera les propriétaires des lieux jusqu'au début du 20éme siècle. |
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PERMANENCE DES "NOMS D'ESCAÏCH"
AU DEBUT DU VINGTIEME SIECLE |
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Cette coutume a perduré jusqu'au début du siècle dernier.
Il y avait les : Bérets, Jalats... |
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