LES VENTS DE TREZIERS

 
 

Deux vents soufflent sur Tréziers, l'Autan et le Cers.

Le premier, en occitan "'Auta", vient de l'est ou du sud-est. Il est humide et chaud. Au printemps et au début de l'hiver, lorsque les rayons du soleil ont faibli, que les nuits sont fraîches, les vieilles pierres des murailles et le bitume gris des rues se mouillent sous l'autan. On pourrait penser qu'une brève averse est passée par là. Mais non, c'est son haleine chaude et humide qui agit. Par condensation elle mouille. D'ailleurs, en toutes saisons, lorsqu'il se lève, dans les salières le sel s’amalgame, se gorgeant d’eau.
On lui donne aussi le nom de Marin ( Mari). Plus paisible, il se réfère à son caractère de convoyeur d'entrés maritimes : ciel gris, brumes qui voilent la serre et le pech de Balaguier.

Depuis toujours l’on sait qu’il agit sur l'humeur des gens et des animaux. Certains disent même qu'il excite les fous. Il fatigue les corps. Il diminue la force physique. Il est source de langueur et engourdit la vivacité d'esprit. Enfin chez les personnes les plus âgées il réveille les rhumatismes.

Le Cers est son contraire. Il vient de l’ouest ou du nord-ouest. Il est froid et sec. Il facilite le séchage des salaisons. Son nom serait d'origine Celte. Les Romains de la Narbonnaise, nous apprend Sénèque, en avait fait une divinité bénéfique. Dans leur citée un autel recueillait les offrandes à Circius.
 

Cependant c'est aussi d'ouest que viennent les tempêtes les plus violentes. Bourrasques d'hiver et orages ou tornades d'été.

 

Chêne du souc negre abattu par le Cers en 2001

 
D'autres vents soufflent sur le pays. Mais leurs noms ne sont plus évoqués, cannibalisés qu'ils sont par les deux grands rivaux : le Cers et l'Autan.
D'autres ont été oubliés comme l'Aura. Quelques anciens, comme ma grand mère Louise Cambon du Cazal des Faures, disaient qu'il poussait les orages venant du sud ouest.

 

ISSN : 1626-0139
14/02/2008

 

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