LES VENTS DE TREZIERS |
Deux vents soufflent sur Tréziers, l'Autan et le Cers. Le
premier, en occitan "'Auta", vient de l'est ou du sud-est. Il est humide et
chaud. Au printemps et au début de l'hiver, lorsque les rayons du soleil ont
faibli, que les nuits sont fraîches, les vieilles pierres des murailles et
le bitume gris des rues se mouillent sous l'autan. On pourrait penser qu'une
brève averse est passée par là. Mais non, c'est son haleine chaude et humide
qui agit. Par condensation elle mouille. D'ailleurs, en toutes saisons,
lorsqu'il se lève, dans les salières le sel s’amalgame, se gorgeant d’eau.
Depuis toujours l’on sait qu’il agit sur l'humeur des gens et des animaux. Certains disent même qu'il excite les fous. Il fatigue les corps. Il diminue la force physique. Il est source de langueur et engourdit la vivacité d'esprit. Enfin chez les personnes les plus âgées il réveille les rhumatismes. Le
Cers est son contraire. Il vient de l’ouest ou du nord-ouest. Il est froid
et sec. Il facilite le séchage des salaisons. Son nom serait d'origine
Celte. Les Romains de la Narbonnaise, nous apprend Sénèque, en avait fait
une divinité bénéfique. Dans leur citée un autel recueillait les offrandes à
Circius. |
Cependant c'est aussi d'ouest que viennent les tempêtes les plus violentes. Bourrasques d'hiver et orages ou tornades d'été. |
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D'autres vents soufflent sur le pays. Mais leurs noms ne sont plus évoqués, cannibalisés qu'ils sont par les deux grands rivaux : le Cers et l'Autan. |
D'autres ont été oubliés comme l'Aura. Quelques anciens,
comme ma grand mère Louise Cambon du Cazal des Faures, disaient qu'il
poussait les orages venant du sud ouest.
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ISSN :
1626-0139 |