Lignée de Cazalet seigneurs de Tréziers

LA LIGNEE DES CAZALETS

 

Les armoiries des Cazalet rappellent celles de Tréziers : d’argent à une croix de gueules chargée de quatre fleur de lys d’or sur les extrémités (3)
 

 

Les archives de la famille des Lévis Mirepoix contiennent des extraits des hommages reçus pour le fief de Tréziers pour 1319, 1372, 1426, 1427, 1433…

L’hommage reçu le 27 mars 1372 par Roger Bernard de Lévis 1er est des plus intéressants. Il contient de nombreux dénombrements dont ceux de Balaguier et de son château, du Cazal des Faures, et d’une partie de Tréziers.

Le dénombrement ou aveu intervenait à chaque changement de suzerain ou de vassal. Le vassal devait dénombrer. Il énumérait dans le détail les possessions et droits qui composaient son fief. En 1372 le dénombrement venait après la mort de Jean de Lévis II.

Après le dénombrement le vassal  rendait l’hommage. Il est acté que le seigneur de Lévis recevait l’hommage « du seigneur de Tréziers pour la seigneurie de ce lieu » 

Les plus vieux actes concernant la seigneurie directe des Lévis à Tréziers datent de 1441. Il s’agit de liasses de censives en faveur de Philippe de Lévis (2) Elles concernent des fonds donnés à bail à emphytéose.

On y voit un territoire de Tréziers très divisé. Il est composé pour partie de terres nobles, celles de la seigneurie de Tréziers, plus quelques biens appartenant à d’autres vassaux. Le reste du terroir, qui est roturière, relève directement du seigneur de Mirepoix. 

C’est dans un acte de 1430 que nous rencontrons un Cazalet à Tréziers. Il dit que le 28 juin, le noble Jean de Cazalet, damoiseau, coseigneur de Tréziers achète une vigne située au lieu dit le « Moli del Vent » à Jacques de Gouzens pour le prix de vingt cinq écus d’or.  Le titre de Damoiseau était donné autrefois à un jeune gentilhomme qui n'était pas encore reçu chevalier. Cela sous-entend qu'il était noble, soit de race soit du fait de la possession d'un fief noble. (1)

Le 20 avril  1450 le noble Pierre de Mause fait hommage et serment de fidélité pour ses terres de Tréziers, Le Quié et Cabannac. 

Les 3 et 25 juin 1486 Jean et Philippe de Cazalet font hommage à Jean de Lévis V pour leur terre de Tréziers. Il s’agit, en toute vraisemblance, des héritiers de Jean, le damoiseau de 1430.  Le prénom de Jean est régulièrement donné à l’aîné de la lignée. Il court de générations en générations.

C’est encore un Jean de Cazalet qui est seigneur de Tréziers en 1493. Il reçoit les reconnaissances des habitants de Tréziers. La même année il fait l’aveu et le dénombrement, pour les terres nobles et autres redevances, à Jean de Lévis V qui arrive à la tête de la seigneurie de Mirepoix.
A son tour ce dernier fait dénombrement de la cité, du château et de la baronnie de Mirepoix au Roi de France avec lequel il est en paréage. A ce titre il reconnaît la moitié de Tréziers.

En 1505 Jean de Lévis V, qui est le premier à porter le titre de Maréchal de la Foi, reçoit l’hommage de Jean de Cazalet coseigneur de Tréziers pour « quelques fiefs nobles de Tréziers »

L’emploi du pluriel laisse entendre qu’il possède plusieurs terres nobles dans ce lieu. Il a réuni à son domaine des biens auparavant dispersés.  

Il subsiste à Tréziers plusieurs fiefs nobles, distincts du patrimoine des Cazalet. En 1510, dans le mémoire d'évaluation des biens de la maison de Mirepoix, il est exposé que le seigneur de Mirepoix reçoit, pour Tréziers, hommage de plusieurs vassaux. En premier il est cité : « Jean de Cazalet, coseigneur, qui tient quelques fiefs rapportant mille livres tournoi. » En second on trouve les héritiers de Manses qui possèdent des fiefs rapportant cinq cents livres tournoi. 

En 1547, 1559, 1551, Jean de Cazalet  rendait hommage pour les seigneuries de Tréziers et d’Al Quié. Les archives des Lévis contiennent des actes de lausine, rédigés à la même époque, au nom de Jean de Cazalet et de sa veuve Antoinette Luc. Ces droits de lods (de laudare : approuver) sont payés au seigneur lorsque le tenancier d’un bien vend sa terre. Ils sont censés rémunérer son autorisation. Ils témoignent d’une acquisition ou d’une succession.  

Le 07 octobre 1571 les gentilshommes hommagers du seigneur de Mirepoix furent convoqués. Ils doivent se rendre aux cérémonies de funérailles de leur suzerain Philippe de Lévis III qui vient de décéder. Y assiste Jean de Cazalet. 

Le 16 février 1618 Jean de Cazalet épousait Isabelle de Brettes Turin. Il devenait seigneur de Tréziers et de La Caunette dans le diocèse de Saint Pons. Un autre Cazalet, Charles, épousera aussi une Brettes le 27 janvier 1650. Ce Charles, qui agrandit ses domaines, sera seigneur de La Caunette, Agnie, Tonnens et Villeneuve.

 

Il semble que la seigneurie soit revenue pour quelque temps au seigneur de Mirepoix. Problème de succession ?
Les de Cazalets étaient gens d’Eglise, bien installés dans l’entourage de l’archevêque de Narbonne. Le vendredi 25 août 1623 Arnaud de Cazalet précenteur de la cathédrale Saint Just de Narbonne succède à son frère Charles comme grand archidiacre de la cathédrale. Ce dernier est à la cour du Pape à Rome(4). Arnaud de Cazalet était également recteur de Couiza

Arnaud de Cazalet s’en porte donc acquéreur, avec tous les droits en dépendant, à Alexandre de Lévis. L’acte de cession sera passé  le 29 juillet 1629. Il s’agissait d’une vente avec faculté de rachat, à charge d’hommage. Le montant de la transaction fut fixé à cinq mille livres.

Le produit de la cession sera partagé entre des membres de la famille de Lévis. Il fut remis quinze cents livres à Salomon de Lévis-Léran. La même somme fut attribuée à chacune de  ses sœurs, Marguerite et Claude, au titre de legs de leur tante Claude de Lévis-Mirepoix.

 Les châtelains étaient souvent sollicités pour être parrain ou marraine par les notables de la paroisse de Saint-Martin de Tréziers. Ainsi, le 05 mai 1664, eut lieu le baptême de Marie Antoinette, fille d’Antoine Tisseyre du hameau des Béssédes La famille Tisseyre, qui procurait régulièrement des bailes à la communauté du Cazal des Faures, avait demandé à Jean Francois de Cazalet et à Marie de Roquelaure-Durfort de tenir leur rejeton sur les fonds baptismaux.

 

Le lundi 6 octobre 1664 Arnaud de Cazalet disparaît. Il laisse comme héritiers

  1. Jean François de Cazalet archidiacre de l’église métropolitaine de Narbonne
  2. Louis de Cazalet chanoine de la même église
  3. François de Cazalet grand archidiacre de la même église.
  4. Jean de Cazalet seigneur et baron de la Caunette et Isabelle de Brettes-Turin sa femme, père et mère de Jean François et Louis.

 Le 27 janvier 1669 les héritiers d’Arnaud de Cazalet vendent la seigneurie de Tréziers

 
CONTESTATION DES TITRES DE NOBLESSE DES CAZALET
 
Des le début de son règne le Roi Louis XIV se préoccupa du statut de la noblesse et de l'usurpation des titres de noble. Il chargea d'enquéte les Intendants dans les Provinces. En Languedoc c'est Claude Bazin seigneur de Bezons (ou Besson) tient lacharge d' Indentant chargé de justice, de la police et des finances. Il est naturellement nommé commissaire à la vérification de la noblesse. Les interressés  doivent apporter la preuve de leu qualité de noble par la production d'actes authentiques remontant sur quatre générations.

Dans un premier temps les Cazalet sont déclarés usurpateurs du titre de noble. En  exécution du jugement rendu par l'Intendant  Messire Alexandre Belleguise est chargé au nom du Roi du recouvrement des amandes (Rôles  arrêtés en mars 1669 en vertu de l’arrêté du 5 décembre 1663)(4)

Jean de Cazalet, ,qui se dit baron, seigneurde Tréziers et de la Caunette, va contester et entrer en procès.
Par jugement il est débouté. A nouveau, les rôles arrêtés le 16 avril 1673 confirment qu'il a soutenu  et indûment pris et usurpé le titre de noblesse

Page 155 du rôle il est imposé de la somme de "II c , xxxm , m "
 

Néanmoins après ces péripétie la maison de Cazalet apporta les preuves demandée. Elle  fut maintenue dans la noblesse, dans les diocèses de Mirepoix, de Narbonne et de Carcassonne, Les preuves furent faites à partir de 1517 (5)

Les Cazalet auraient disposé des seigneuries de Tréziers, au diocèse de Mirepoix de Villeneuve, au diocèse d'Albi ; Tressières, Toureilles et la Caunette, en Languedoc.(5)

Une branche s'est réfugiée en Angleterre, vers 1685, après la révocation de l'édit de Nantes.

 
SOURCES

(1) Dictionnaire de la langue française Emile Litré
(2) Siméon Olive, Inventaire fonds des Lévis T3 p155.
(3) Charles d’Hozier, Armorial général…
(4)
Manuscrit Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Français 32550 (Cabinet des titres 724) (Gallica)
(5)
Armorial Toulousain, armorial général des familles nobles du pays toulousain, comprenant les noms patronymiques des familles, ceux de leurs fiefs, le blason de chacune d'elles... par Alphonse Brémond. 1re partie. 1869.
 

 

ISSN : 1626-0139

28/02/2017

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