MORTS DE LA GUERRE DE 14-18 |
SURDOUR Etienne Marius Joseph |
SURDOUR Etienne Marius Joseph est né le 14 aout 1891 au
hameau de Chatras d'Estivaux en Corrèze. Son père était mineur A la déclaration de guerre il habitait Moulin Neuf. Il est mobilisé au 59eme Régiment d'Infanterie de Pamiers en même temps que son concitoyen JEAN Paul du Cazal des Faures. Il est blessé et fait prisonnier et meurt le 7 novembre 1914 à Coblentz en Prusse. (Décès transcrit le 22/03/1920 à Moulin-Neuf Ariège) |
LE 59e REGIMENT D'INFANTERIE |
Devise du 59e RI : Tocos y se gausos (Touches y si tu l'oses) |
En 1914 il est en casernement à Pamiers, à la caserne Sarrut . Il est rattaché avec le 88e RI, à la 68e brigade d'infanterie (colonel Berteaux), à la 34e Division d'infanterie (général Alby) et 17e Corps d'Armée (Général Polin)
Il disposait de trois bataillons désignés par le
nom de leur commandant. Le 1er Molins, 2e Bruyères, 3e
Mir. |
Le 59 RI vivra la retraite des 2e et 4e Armée, la bataille de la Marne, en 1915 l'Artois, en 1916 la bataille de Verdun. |
EXTRAITS DU JOURNAL DE MARCHE DU 59° REGIMENT D'INFANTERIE |
Le 6 aout à 15h le Régiment, au complet, est sur pied de guerre. Le colonel Dardier le passe en revue sur les allées de Vilotte. A l'issue de la revue, il présente le drapeau au régiment mobilisé. Le 59e défile musique en tête et drapeau déployé, comme pour une grande fête, plusieurs criaient " à Berlin, à Berlin ". |
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PREMIERS COMBATS EN BELGIQUE |
13 aout : Le régiment se porte au NE de l'Argonne |
14 aout : La 34e Division doit avancer en trois
colonnes jusqu'à la Meuse. Le 59e RI est à droite. Le bataillon Molins cantonne à Landreville
dans les Ardennes.
La journée est très chaude, le ciel découvert. Un avion allemand venant de la
direction de Buzancy a survolé la colonne entre Sommerance et Landres-St
Georges. |
15 aout : Le général de division envoie le 1er bataillon à Tailly, à 8 km, par Rémonville et Barricourt, arrivée 15h 30 |
16 aout : Le bataillon se
porte sur Le Champy, via Belval-Bois des Dames. Temps frais et brouillard
assez intense.
Puis il poursuit sur Pouilly sur Meuse où il cantonne dans une ferme. Il y reste deux jours |
Plusieurs fermes se partagaient le territoire de Pouilly. La vallée de la
Moselle sur ces cotes de la rive droite produit un vin réputé. La plus
connue de ces fermes celle de Pouilly-Vieille, sur la rive gauche,
conservait une grange
construite vers 1144 avec des d'ouvertures romanes. C'est là que
vivaient jadis les convers qui travaillaient sur l'exploitation agricole. En
face, sur la rive droite, s'étirait le long bâtiment de la ferme de
la Vignette, au nom explicite, qui dominait la Meuse. |
Mercredi 19 aout : le bataillon va à Autreville Saint Lambert où il reste une journée |
Jeudi 20 aout : Les troupes sont pleines d'ardeur et impatientes de se porter en avant. Le repos de 4 jours qu'elles viennent de goûter a fait disparaitre toute trace de fatigue. (JMO 34e Division) |
Vendredi 21 aout : A une
minuit le régiment reçoit l'ordre de se porter sur Carignan. il se met
en marche à 1h du matin. Il arrive à Carignan, à une dizaine de kilomètres plus au nord, où il s'installe à quatre heures. A neuf heurs du matin il repart et se dirige sur Muno en Belgique une quinzaine de kilomètres plus loin. Le 2eme bataillon est en avant garde. Le gros du régiment suit à un kilomètre. Une section est en arrière-garde. A 13h la colonne atteint la région de Muno |
Dans la soirée ordre de se porter sur Offagne par Dohan, les Hayons et Fays les Veneurs |
La 34eme Division s'avance par brigades accolées. Le 59e est en tète de la 68e Brigade. Les bataillons Molins et Bruyeres forment l'avant garde |
En prévision d'un engagement le colonel fait distribuer
le munitions. |
L'avancée ne se fait pas dans les conditions de temps
prévu. On doit traverser la forêt de Muno et la forêt de Dohan. Le mauvais état des chemins, la nature accidentée du terrain et le
poids considérable des voitures des trains de combat provoquent des à coups
et amènent une fatigue hors de proportion avec la distance à parcourir.(JMO
34e Division) |
La marche est
difficile, terrain très accidenté, ravins, chaleur insupportable, beaucoup
d'hommes sont très fatigués. Le bataillon couvre la Division. Le bataillon Molins est en avant poste entre le chemin Offagne-Jehonville et la route Offagne-Faliseul. |
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Muno et la foret vers le nord |
Vers 13 heures le Régiment apprend que l'ennemi tient le pont de Jehonville-Orchamps avec des éléments de cavalerie dans la foret de Luchy. |
Le Corps d'Armée va
attaquer. La 34e Division sur Jehonville. Le 59e a pour objectif Anloy par Sert et le bois de Pérée.
Le dispositif d'attaque est difficile à réaliser, par suite de l'éparpillement des troupes en avant postes. La liaison n'est pas très bien assurée. |
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Après avoir traversé Sart qui n'est pas occupé le régiment s'engage dans le bois situé entre Sert et Anloy (bois de Chanet). Lorsque les éclaireurs arrivent à la lisière nord ils sont accueillis par des coups de feu. |
Les bois au sud d'Anloy, bois de Chanet et bois de bois d'Outrouge, sont organisés et tenus par l'infanterie ennemie. Des autos mitrailleuses et de l'artillerie de campagne se révèlent à la lisière Nord des bois. D'après les renseignement fournis postérieurement à la bataille par les habitants, les Allemands se fortifiaient depuis 8 jours sur la ligne de défense (JMO 34e Division) |
Le bois est battu par l'artillerie ennemie qui atteint les compagnies et les bataillons de renfort aussi bien que ceux de 1ere ligne. Deux compagnies du bataillon Mir arrivent a prendre une première puis une deuxième ligne des tranchées allemandes. Mais le feu de l'ennemi est tellement meurtrier que la moitié de l'effectif est fauché avant d'arriver sur la position ennemie. Leu chef le commandant Mir est tué par un obus. Le colonel Dardier demande de se replier sur la lisière du bois.. |
Le Colonel Dardier est tué vers 17 heures. Plusieurs attaques sont lancées aussitôt repoussées avec de grosses pertes. Le bataillon Molins qui avait progressé à droite du bataillon Mir entre en ligne. Il traverse le bois mais ne peut déboucher de la lisière Nord. Il se relie a droite avec des éléments de la 67eme Brigade (14e et 83e) Vers 17 h le Commandant Molins a un bras enlevé par un éclat d'obus. |
A 18 h Le General commandant la Division apprends la grave nouvelle, que la 33e Division écrasée dans la foret de Luchy et complètement désorganisée, s'est retirée précipitamment découvrant la droite de la 34e Division. L'ennemi est arrivé à Bertrix. Le Commandant du Corps d'Armée donne l'ordre de battre en retraite sur Faye les Veneurs et Dohan (JMO 34e Division) |
Vers 18 heures le Général Commandant la 68e Brigade donne l'ordre de repli. Cet ordre transmis d'abord au bataillon Mir est communiqué tardivement à certaines unités du régiment en raison des difficultés de liaison sous bois. Chaque unité bas en retraite pour son compte. Les unités qui sont restées les dernières sur le champ de bataille sont les dernières engagées, au bataillon Molins quelques éléments de la 2eme Cie avec le lieutenant d'Aram |
Les routes sont déjà encombrées d'une quantité d'éléments de la 33e Division. L'ennemi n'esquisse même pas de poursuite. La Division a perdu au moins 2400 hommes tués, blessés ou disparus; parmi eux plus de 50 officiers. Elle n'abandonnait aucun trophée. Malheureusement beaucoup de blessés laissés sur le champ de bataille ou à Offagne tombaient aux mains des Allemands (JMO 34e Division) |
Dans cette
journée la conduite des troupes du 59e a été admirable L'état des pertes
seul le prouve. Le colonel est tué. Sur trois officiers supérieurs un seul reste
disponible. Les 2/3 des officiers subalternes sont tués ou hors combat. De
nombreux sous officiers restent sur le terrain. Le Régiment a perdu plus du
tiers de son effectif en hommes. |
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Le soldat Surdour a certainement été blessé puis fait prisonnier lors de cette bataille. La liste des disparus ne figure pas, compte tenu du nombre et des événements dans le journal du Régiment, qui en quelque jour va perdre une partie de son Etat-major. joseph Surdour meurt le 7 novembre 1914 à Coblentz en Prusse. |
Les combats de la foret de Luchy aux portes de Bertrix dans les Ardennes Belges ont aussi frappé durement les troupes de la 33eme Division de Montauban. En cinq heures, la plupart des unités seront décimées. Elles étaient arrivés à Bertrix acclamées par les habitants. Elles devaient aller cantonner quelques kilomètres plus au nord à Ochamps au delà de la foret de Luchy. Mal préparés trop confiantes en leur force ces troupes vont tomber dans une véritable embuscade. Les allemands vont les laisser s'avancer sans méfiance sur Orchamps avant d'ouvrir le feu. Sur les 3348 hommes présents au départ de Montauban seulement 524 seront regroupés lors du replis sur Herbeumont prés de la frontière française. |
LES TITRES DE LA PRESSE |
L'HUMANITE du 24/08/1914 : LA GROSSE PARTIE EST ENGAGEE - La bataille de Belgique durera plusieurs jours. |
Nos troupes ont pris partout l'offensive; leur action se poursuit régulièrement, en liaison avec l'armée anglaise. Nous trouvons en face de nous dans ce mouvement offensif la,presque totalité de l'armée allemende _ formations actives et formation de réserve. Le terrain des opérations, surtout à notre droite, est boisé et difficile (Ardennes belges) Il est à présumer que la bataille durera plusieurs jours. L'énorme extension du front et l'importance des effectifs engagés empêchent de suivre pas à pas les mouvements de chacune de nos armées. Il convient en effet pour apprécier cette situation d'attendre un résultat qui serve de conclusion à la première phase du combat.Si l'on procédait autrement, on fournirait à la presse des données divergentes et contradictoires puisqu' une telle bataille est nécessairement faite d'action et de réaction qui se succèdent et s'enchaînent de façon continue. D'ailleurs, des informations fournies au cours du combat sur la position momentanée de nos armées risqueraient d'autre part de procurer à l'ennemi des renseignements. |
LA RETRAITE |
Dimanche 23 aout : Repli par Dohan, Muno, Messincourt, Sacy et Brévilly. A Mairy le régiment est reconstitué en 3 bataillons de 3 compagnies. Le commandant Bruyères prend le commandement. Le 1er bataillon est commandé par le capitaine Boucherou. Trois jours plus tard il repasse la Meuse, sur un pont de bateaux, à Villers devant Mouzon. Le Lieutenant Colonel Rességuier prend le commandement du régiment. |
27aout : Le
régiment attaque Noyers. Le bataillon Boucheron a pour objectif le cimetiére.
Il échoue. Tout le Régiment se replie dans le bois au Sud de Thélonne. Plus
tard le 59e coopère à une deuxième attaque de Noyers en contournant le
village par les bois de la cote 290. Cette deuxième attaque réussit et le
village est occupé. Mais les allemands occupant la crête au nord de Noyers
font un vigoureux retour offensif qui oblige nos troupes à battra en
retraite. |
28 aout : Attaque sur la ferme Beaumesnil. Le 1e bataillon commandé par Martineau (Boucheron est blessé) est en tète L'attaque traine
un peu, car un moment arrêtée par l'artillerie allemande qui canonne les bois
situés entre Bulson et Beaumesnil. |
29 aout : Réorganisation du régiment 1 seul bataillon à 5 compagnies. Le Capitaine Robert en prend le commandement. Il ne reste que 26 officiers sur 54 et 1900 hommes sur 3300. |
SEPTEMBRE |
02 septembre : Le 59e qui est à Saint Souplet doit se porter à Vadenoy en passant par Saint Hilaire Le Grand et en traversant le camps de Chalons. Il fait très chaud. La marche est pénible. Il arrive dans l'après-midi au cantonnement. Il repart le lendemain à 4h pour Chalons sur Marne. Il traverse la ville encombrée et passe sur la rive gauche de la Marne. Il va bivouaquer à l'entée du village de Mairy sur Marne. |
6 septembre : Arrivée à Saint Ouen Domprot (Marne)
à 3h du matin. A 5h il se porte à la ferme Morevaux. A la demande de
la Brigade il continue sur la ferme de la Certine. La marche par temps lourd
et à travers bois est très pénible, Les hommes souffrent du manque d'eau.
Ils arrivent vers 17h. A 20h l'escadron de la Division du Commandant Roland de retour dans les lignes fait connaitre qu'il a aperçu vers 16h un détachement ennemi fort de 2 régiments de cavalerie, 1 régiment d'infanterie, 1 bataillon d'artillerie, en marche de Coole sur Sompuis et que la ferme Gabaudine est occupée par la cavalerie ennemie. |
8 septembre : A 1h du matin ordre est donné par le
colonel commandant la Brigade de préparer une attaque de nuit sur la ferme
de la Croix. Cette attaque est coordonnée avec l'attaque de la ferme de
Grenoble par le 88e RI. Ces attaques sont lancées au point du jour. L'ennemi
que l'on croyait s'être retiré occupe en force les terrains face au 59e. La
section d'avant garde est arrêtée dans son mouvement en avant après avoir
dépassé la crête par des rafales d'une compagnie de mitrailleuses
allemandes. L'attaque n'était pas assez préparée. La troupe y participant étant en trop faible effectif et non appuyée en profondeur, le Commandant du Régiment donne l'ordre de se replier dans les tranchées. Pendant toute la matinée les tranchées sont bombardées par l'artillerie ennemie. Vers midi ils attaquent la côte 208 et progressent sur la croupe au sud. De ce point la ferme Certine est bombardée. Une contre-attaque française permet de réoccuper la côte 208 A 19h tous les éléments de la 68e Brigade se sont repliés. Le régiment se trouve assez en flèche. Pas de vivres, pas d'eau depuis 48h. La ligne de résistance Française se reconstitue pendant la nuit. |
Les jours suivants les armées allemandes sont repoussées vers le Nord.. |
Le 14 décembre la marche du 17e corps d'Armée est arrêtée par l'ennemi en position sur la ligne Le Mesnil les Hurlus, moulin de Perthes, Perthes les Hurlus, Le bataillon Prudhomme bivouaque dans les bois à un kilomètre des Hurlus, |
16 septembre : Arrivée de 1000 hommes du dépôt. 23 septembre : Réorganisation du Régiment. Lieutenant Colonel Catin commandant du Régiment, adjoint capitaine Plancade. 1er bataillon (Clanet), 2e bataillon (Panouze), 3e bataillon (capitaine Robert) |
OCTOBRE 1914 LES HURLUS |
Au 1er octobre l'effectif du régiment est de 43 officiers
et 2439 hommes de troupe. Le colonel Nelly est à la tête du Régiment, il a
pour adjoint le lieutenant Lagou. Trois bataillons : 1er bataillon (Courdier), 2eme bataillon (Maupin), 3eme bataillon (Thiroux). La 3eme compagnie est commandée le capitaine d'Albaret. Elle comprends 12 sous officiers et 208 hommes.
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LA MORT A COBLENCE |
Coblence (Koblenz en allemand est une ville allemande
située au confluent du Rhin et de la Moselle. Ville importante, en 1914 elle
comptait plus de 55000 habitants. Le soldat Surdour y est mort le 07 novembre 1914. Il a vraisemblablement été fait prisonnier en Belgique sur le champ de bataille de Offagne. |
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Koblenz |
SOURCES Archives Etat Civil Mairie de Moulin Neuf Site Web Mémoire des hommes Ministère de la Défense, Service Historique de la Défense, Inventaires, Cote 26 N 650/1, Journal des Marches et des Opérations 59eme Régiment d’Infanterie. Ministère de la Défense, Service Historique de la Défense, Inventaires, Cote 26 N 326/1, Journal des Marches et des Opérations 34eme Division d’Infanterie. Ministère de la Défense, Service Historique de la Défense, Inventaires, Cote 26 N 163/1, Journal des Marches et des Opérations 17e Corps d'Arrmée |
24/03/2012 |