MORTS DE LA GUERRE DE 14-18
Commune de Moulin Neuf

 
GALY FIRMIN
 
 
GALY  Firmin, est né le 22/08/1880 à Loubens (Ariège). A la déclaration de Guerre il habitait à Roumengoux.
Il a été mobilisé le 04 aout 1914 au 288e Régiment de Réserve d'Infanterie de Mirande dans le Gers.(13e Compagnie?).
Il décède le 28/06/1918 à l hôpital d'évacuation n°36 de Catenoy (Oise) Mort de blessure de guerre. Acte transcrit le 30/09/1919 à Roumengoux (09) - Inhumé en la Nécropole Nationale de Catenoy (60), tombe 313.
 
LE 288e REGIMENT D'INFANTERIE
288e Régiment de Réserve d’Infanterie était le Régiment de Mirande Il était composé de 2181 hommes de troupe  et sous-officiers. Il disposait de 119 chevaux.
Le Lieutenant-colonel Simoni  était Chef de Corps. Le régiment était réparti en deux bataillons, le 5 e (Jhel) et le 6 e (Puech)
Il appartenait à la 134e Brigade d'Auch avec le 259e RI de Foix et le 283e RI de Saint-Gaudens sous le commandement du Colonel Chiché.
 

Ils étaient incorporés à 67eme Division d'Infanterie comme la 133e Brigade de Montauban (211e RI Montauban, 214ee RI de Toulouse, 220ee RI de Marmande), et le 10e dragon de Montauban
Ils étaient sous le commandement de la IIIe Armée
 

JOURNAUX DE MARCHE

2 aout : Arrivée à Mirande des cadres officiers et sous officier venant d’Auch pour former le 288e Régiment de Réserve d’Infanterie.

4 aout : Arrivée des réservistes

9 aout : Le régiment quitte Mirande a 4h pour se rendre a Auch.

12 aout : Il quitte Auch en deux échelons.

16 aout : Arrivée a Suippes à 1h25

17 aout : Départ pour Sainte-Menehould

18 aout : Départ à 4h15 pour Vraincourt par Ste-Menehould, Les islettes, Clermont. Il marche en queue de la Division

21 aout : Départ à 5h pour Moulainville par Brabant, Dombasle, Fromeville, Charny, le fort de Douaumont, Vaux devant Damloup, Damloup. Arrivée à 19h.

 
PREMIERS COMBATS

22 aout : Départ à 5h 30 sur Araigne. A 17h30 le régiment forme l’avant-garde de la Division. Le 6 e bataillon va occuper Domremy-la-Canne , Dommary-Baroncourt (Meuse) à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Thionville. Le 5e bataillon est placé au bivouac, en réserve, à l’embranchement des routes d’Eton et de Donrémy. L’ennemi, signalé dans les environs de Baroncourt, ne se montre pas dans la nuit.

23 août : Ordre de prendre l'offensive. Direction générale Domprix à cinq kilomètres à l'est. Le mouvement est à peine commencé, qu'arrive un contre-ordre. Il faut organiser défensivement la position d'Eton, avec des points avancés à Dommary, Baroncourt, Domremy. Les 5 e et 6 e bataillons occupent les tranchées cote 263 au nord-ouest. d’Eton. La journée se passe sans incidents.
Nos patrouilles de cavalerie prennent le contact avec des patrouilles de hulans vers Affléville et Bouligny environ deux kilometres à l'est, mais ne signalent aucune infanterie devant notre brigade.

24 août : Combats d’Eton. Les combats commencent à 8 heure par une violente canonnade de l'ennemi. Le 288eme avait reçu l’ordre de défendre le front d’Eton-Gouraincourt en occupant les tranchées existant entre ces deux villages, sur le mouvement de terrain cote 263, et de résister dans les tranchées.
Il s’appuyait à droite à la route Eton-Baroncourt, en liaison avec le 283e RI et prenait la liaison à gauche avec la 54e Division. Il avait disposé le 6e Bataillon à droite et le 5e Bataillon à gauche.

A 18h30 une section de la 23e compagnie commandée par l’adjudant de réserve Bourcier suit par erreur le mouvement de retrait de la 20 eme Cie  sur Gincrey-Ornes une dizaine de kilomètres à l'ouest. La 21e Cie reçoit l’ordre de renforcer le 283e RI au sud du  village. Au moment même où elle arrivait sur la ligne de front, le 283e, vivement pressé par l’ennemi, avait déjà commencé son mouvement de repli. Elle fut alors obligée de suivre le mouvement de repli. Elle partit reprendre la position de réserve en arrière, à droite du régiment, cherchant à s’opposer à la progression de l’ennemi.

A 18h45 environ, le 283e ayant fléchi, l’ennemi débordait déjà le 288e sur la droite. Les projectiles d’artillerie tombaient sur le flanc et en arrière des hommes, qui étaient pris à revers.
La 24e Cie dut se porter assez vivement en arrière et réoccuper les tranchées. Devant pareille situation, le régiment restait seul sur les positions, commençant déjà à être débordé des deux cotés. Le Lieutenant-colonel Simoni estimant qu’il n’y avait plus de temps à perdre pour empêcher que le régiment ne fut complètement coupé de sa ligne de retraite donna l’ordre de se replier a l’ouest, entre Amel et Senon. Cette  direction avait été indiquée par le capitaine Lauth, officier d’Etat-major à la 134e Brigade. Il était environ 18h50.
Eton était en flammes.

Eton aprés les combats


Le régiment se dégroupa pendant la nuit en trois fractions qui se réunirent à Maucourt sur Ornes

Vers deux heures le 25 août les trois-quarts environ du régiment s’était retrouvé, le restant des hommes se rallièrent dans la journée

Pertes : 5 tués, 61 blessés, 156 disparus.
Effectifs: 26 officiers, 1893 hommes de troupe, 104 chevaux.

25 août, cantonnement à Ornes au nord de Douaumont.
 

Ornes

MAI 1918

Le 11 mai 1918 : le 288e RI 5eme bataillon  sous les ordres du commandant Pichon Longueville après une vigoureuse attaque, pénètre dans les lignes ennemies du  Bois Mareuil, se maintient sur le terrain conquis. Il ramène 42 prisonniers dont un officier et six sous officiers  et s'empare de trois mitrailleuses. Interrogés par les officiers du PC de la division, ils ont indiqué, que notre attaque, déclenchée sans préparation d’artillerie, a causé un grand désarroi dans leurs lignes dont la résistance a été rapidement brisée. Ils avaient été prévenus par leur commandement de la probabilité d’une attaque française. Leurs officiers avaient reçu à plusieurs reprises instruction de tenir les troupes en éveil. L’ennemi avait été mis au courant de nos intentions par un caporal du 288 RI qui était  passé dans les lignes allemandes le 8 mai. 

 

Depuis son entrée sur le secteur le régiment a eu deux officiers tués, six blessés, cinquante et un hommes de troupe tués et deux cent quarante-deux blessés 
Le taux des départs en permission est porté à 12% à dater du 24 mai  1918. Auto à Moyenneville à 1h Train gare de Estrées St Denis à 2h30. Ordre de rejoindre le corps par la gare régulatrice du Bourget.
 

1er juin 1918 :Arrivée à Longueil et à Janville qui y est attenant à 1h. Cantonnement dans les maisons évacuées au bord de l’Oise. Départ pour Rethondes par Clairvoix, Choisy au Bac, le Francport. Le mouvement qui porte la 67e DI entre Aisne et Oise, sur les lisières est de la foret de Laigne et en arrière du plateau de Queneviéres, a pour but de soutenir la résistance déjà établie contre la poussée générale des forces allemandes depuis Noyon jusqu’à Château-Thierry Dormans. Le front tenu par les troupes françaises depuis l’Oise jusqu’à l’Aisne : Sempigny, Pontoise, Ferme le Merguen, Mont de Choisy, lisière Est du Bois de la Montagne.

La 67e DI est rattachée au groupement de l’Oise sous les ordres du général de Pouydraguin quartier général à Venette. Le quartier général de la 67e DI est à Rethondes

Ordre Général n° 107 : Soldats, l’ennemi frappe un nouveau coup. Supérieur en nombre, pendant trois jours, il a pu bousculer nos premières lignes, mais nos réserves accourent. Vous allez briser son élan et riposter. Debout les Héros de la Marne ! Pour nos foyers, pour la France, en avant ! (Pétain)

Le moral des hommes du 288e RI est parfait. Le régiment est animé du meilleur esprit et prêt à combattre avec plus de résolution que jamais. Le mouvement sur Rethondes exécuté, le 288e prend position. Le commandant de la Jonquieres dicte les ordres suivant : Le 288e réserve du Corps d’Armée s’installera : 2 bataillons à la lisière Ouest du bois de Berneuil et Rethondes. Tout le monde à l’intérieur du bois. Le 5e bataillon dans la foret de Laigne, au voisinage de la tranchée de Belle Assise. Chaque homme est muni de 250 cartouches. Les TC ont leur plein de munition et d’artifices.

1er Juin : Des combats sont engagés dans le bois de Nampel (entre le village de Nampel et le bois de la Montagne) L’ennemi attaque en partant de Nampel, le petit bois à 500m SO du village. Il s’est emparé de la ferme Tiolet. Combats dans le village de Bout de Vaux. Le 288e est en réserve de Division.

02 juin : Entre Aisne et Oise et particulièrement le long de l’Aisne l’ennemi a vigoureusement attaqué dès le matin et a vigoureusement renouvelé ses tentatives au cours de la journée. Nous avons partout maintenu l’intégrité de notre front. Un avion Rumpler a été descendu à Francport. L’observateur est blessé le pilote fait prisonnier. Sur le front d’attaque l’artillerie allemande ne s’est pas manifestée très vigoureusement, en revanche elle s’est évertuée sur les positions arrière. Les avions de bombardement nombreux survolent les villages, les nœuds de route, le cours de l’Aisne et laissent choir de nombreuses bombes, visant particulièrement les ponts. Large emploi d’artifices éclairants à grande puissance dont les feux rouges prolongés et rejaillissant donnent l’impression de vastes incendies. L’armée communique qu’on signale une auto suspecte conduite par un chauffeur en tenue de soldat français et un lieutenant aviateur à rapprocher de la disparition de deux aviateurs allemands ayant atterri dans nos lignes. Le général insiste pour qu’on arrête tout individu, civil ou militaire, qui ne pourrait justifier sa présence dans le cantonnement. On peut supposer en effet que des espions Boches chercheront, comme ils l’ont toujours fait dans les périodes de crise à pénétrer dans nos lignes pour obtenir des renseignements.

04 juin : La 67e DI est affectée à la Xe Armée, comme réserve de gauche Elle est rattachée au 30eCA dont le QG se trouve a Montauban (N. de Hte Fontaine) Elle a pour mission d’organiser et occuper une position jalonnée par les localités : Tracy le Mont (18eCA) Attichy-Crotoy. Au sud de l’Aisne le 288e RI est avec deux bataillons le Plateau de Croutoy. Un bataillon tient le front de l’Aisne au Croutoy exclus point d’appui de Couloisy, un bataillon tient le plateau de Croutoy inclus au chemin EO passant par Montauban. Trois points d’appui : 1 débouché du Ravin de Sailly (ancienne tranchée), 2 sur le plateau SO, 3 au Crotoy, le PC au Pont Chevalier

Ordre d’occupation le 288 RI tiendra avec deux bataillons le front compris entre l’Aisne à l’Est du Pont d'Attichy et la Ferme de Montauban incluse. Le 5e Bataillon se tient en liaison à gauche avec le 283e RI qui se trouve sur la croupe à l’Est d’Attichy. Le 4e Bat auquel est adjoint le Peloton de Stohes tiendra le Plateau de Croutoy. Le TC des 4e et 5e Bons sont soigneusement abrités des vues de la rive droite de l’Aisne a l’ouest de Trosly Breuil à la lisière Est de la foret de Compiègne

7 juin 1918 : Les organisations défensives des positions confiées au 288 RI sont activement poussées. Chaque jour les Chefs de Bataillon 4, 5, 6 enverront un rapport sur les travaux, croquis, nombre de mètres cubes de terre remués et de la surface de réseaux posés. Les unités doivent fournir un travail d’au moins 8h. Tout le monde doit travailler y compris les hommes des postes de surveillance, les sentinelles seules continuent leur observation. Dépôts de matériel au Crotoy et près de la Maison Blanche.

10 juin 1918 : A onze heures le 288e RI reçoit l'ordre de se tenir prêts pour 13h 15. La bataille est en cours sur la ligne Ecouvillon, Elincourt, Vondelicourt, Marqueglise, St Maur, Bour du Bois, Méry. La 67eme DI est mise à la disposition de la IIIe Armée et sera réunie en dispositif articulé au N de Compiègne avec mission de tenir éventuellement la tète de pont de Compiègne jalonnée par Longueil Annel, Ferme de Bertival, Giraumont, Braisne-Baugy, liaison a droite avec le 18e CA à Plessis Brion a gauche le DI Targe à Baugy. Le génie prépare la destruction des pont de l'Aronde

Le 288e RI se porte sur la route nationale Compiègne à Abbeville N°35 carrefour de la route allant à Coudun. Itinéraire : Trosly, Breuil, gare de Rethondes dans la Forêt, Carrefour d’Aumont, Compiègne, Margny les Compiègnes. Mise en marche à 15h15. Le colonel a une auto à sa disposition pour aller reconnaître les positions. Quatre camions doivent prendre bagages et munitions à Cuise Lamothe et Berneuil.
Après une légère ondée au départ, le temps se met au beau et a la chaleur. La foret est splendide. Des avions la survolent amis et ennemis. Quelques obus atteignent les lisières, vers la voie ferrée. Sur la route avancent quelques vieillards fugitifs, quelques femmes venant de la rive droite de l’Aisne, Rethondes, Francport, Longueil.. Ils trainent des hardes sur des brouettes. Une nonagénaire juchée sur une charrette tirée par un âne regarde le mouvement avec des yeux morts.. Le régiment traverse Compiègne d’où s’enfuient précipitamment les rares habitants qui restent encore dans les caves. Compiègne que les obus boches frappent partout. Les rues où résonnent les pas de nos soldats en marche sont absolument vides et de place en place obstruées par les maisons écroulées. Nous traversons l’Oise sur un pont de bois face à la gare et gagnons l’ouest de la ville. Là l’encombrement est grand. Des unités diverses et leurs convois y ont convergé. Les unités du Régiment gagnent le plateau où s’aligne la route 39 en passant à travers champs. Le soir tombe mais le crépuscule reste lumineux. L’armée se meut sous un ciel pur où les avions ennemis tentent d’audacieuses incursions. Un régiment voisin subit des pertes par bombes que lancent sur lui l’un de ces oiseaux boches. Pour le 288e RI tout se passe au mieux. Les derniers éléments arrivent à 21h. Nous occupons la rive gauche de l’Aronde de Mondy-Humieres à Coudun. Le PC du colonel est placé au carrefour dans une petite cabane en bois Les hommes creusent de rapides tranchées et se couchent au fond sur un lit de foin.

L’ennemi continue à avancer vers le sud. Le roulement des canons proches dans la direction de Montdidier prouve que l’action est énergiquement engagée. Le 288e reçoit l’ordre de bien tenir la route nationale N°39. Devant nous il y a le 123e DI

 

11 juin 1918 : A 5h20 sous la pression de l’ennemi la division Monroe s’est repliée sur l’Aronde Elle y tient les lisières Nord de Gournay –Féculerie d’Arsonval Lisière Nord du parc et du village de Monchy Humiels. Ordre au 288eRI : Des renseignements donnés par le 15 CA il résulte que des rassemblements ennemis sont signalés vers Marest sur Matz. Des dires de prisonniers il résulte également que l’ennemi aurait l’intention de faire un gros effort sur Compiègne. L’ordre du Général est de s’enfoncer, de se bien agripper au sol. Rassembler les munitions nécessaires auprès des unités. S’opposer à tout prix, à toute avance boche. Cette note a été rédigée à 11h. A son arrivée à destination, elle est annulée par les événements qui se précipitent dans le secteur.

Ordre de mouvement N°1 : Préparation de contre attaque. (15h20) Le 288° en entier doit se porter vers 18h au Nord de l'Aronde, face au Nord.  La tète entre le village de Villiers sur Coudun et la voie ferrée.  (signé Vignier) Les camions qui devaient apporter les sacs des hommes le 10 au soir, n'ont pu aller charger que le 11 à 6h du matin. A 15h ils ils apportent les sacs aux bataillons et les munirions au PC du Colonel. Des convois d'artillerie se multiplient sur les routes. L'A.D. 67 arrivée dans la nuit n'a encore ni liaison téléphoniques ni observatoires. Beaucoup de permissionnaires rentrant, à la recherche de leur unité, qu'ils ne trouvent point. Des autos-canons, des autos-mitrailleuses et des tanks, de place en place,  cachés et camouflés, surveillent la vallée de l'Aronde
16h40.Ordre N°20/OP de la 126e Division d'Infanterie. Une forte attaque est lancée par l'Armée de l'Ouest vers l'Est. Le 288e RI partira du sud des pentes de l'Arbre de la Butte au Nord de Vandechemin. Axe de la contre attaque Villers sur Coudun, Vandèlicourt, Margny, Mareuil. Elle contournera par l'Est le village de Vandelicourt
20h40 : Il s'agit de marcher très vite et de ne pas s'embrasser de futilités. Le Colonel est certain que tout le monde ira de tout son cœur. A notre gauche toute une armée refoule le boche. Signe Viguier
Le dispositif est pris entièrement, mais en retard de beaucoup sur l'heure prescrite Le retard dans l'exécution n'est du d'ailleurs qu'au défaut de célérité dans la transmission de l'ordre initial. Mais à 21 chacun est à son poste. Fiers du rôle qui leur est dévolu, nos soldats et les officiers sont prêts à donner avec ardeur et au besoin avec audace. Le Colonel attends sur la route de Vandélicourt l'ordre d'attaquer.
21h30 : Un officier de l'Etat Major porte l'ordre de surseoir " Contre attaque prévue aujourd'hui est ajournée"
 
12 juin 1918 : A 2h de la nuit, tandis que chacun reposait, un nouvel ordre est remis au colonel. Faire mouvement à 6h sur Villers-sur-Coudun. Le 288e reprend à 4h le chemin.
11h45, on annonce que les boches s'infiltrent, sortant de la Croix Ricard allant dans le petit bois à 400m au SO. L'artillerie bombarde les lignes de Le Domaine de Rimberlieu à Villers-sur-Coudun. Des avions ennemis très bas surveillent toutes les routes et rues des villages et dirigent les tirs sur les rassemblements de fantassins et les convois d'artillerie. Les ambulances reçoivent d'assez nombreux blessés.
Les blessés racontent que nous cédons devant une attaque violente, direction du bois de la Montagne, Rimberlieu.
L'ennemi serait à 300m de Villers-sur-Coudun. Ces nouvelles sont accueillies avec suspicion par le colonel Viguier. Le Lieutenant-colonel d'une unité de 1ere ligne vient lui même confirmer. Préparez vous à défendre énergiquement le village contre-attaqué. Chacun, averti, est à son poste. Des munitions abandonnées dans les maisons du village ou au bord des routes sont rassemblées au PC, à tout besoin.
 
15h15 : Le capitaine Moreau du 5eme Bataillon fait le compte rendu suivant : des renseignements obtenus des blessés, la ligne n'aurait pas bougé. A 15h30 le Commandant Romand confirme que nulle part la ligne français n'a fléchi.
Les Boches essayent quelques infiltrations sur la route venant de Vandélicourt. Ils sont interceptés. Nous faisons des prisonniers.
 
 
13 juin 1918 : BATAILLE DE MELICOCQ
L'heure de l'attaque est fixée pour 3h30. l'artillerie divisionnaire déclenche un tir de barrage de dix minutes environ sur la zone, Croupe Ouest de la Croix Ricard, la Croix Ricard, Melicocq et la vallée du marais. L'aube commence à peine à poindre. Les blés et les bois se confondent dans l'ombre brumeuse. Les Bataillons s'ébranlent; La marche méthodique des colonnes sur l'objectif donne une belle impression de puissance, de calme et de résolution. Les braves soldats de la France vont à la bataille avec le même sang-froid que s'ils n'allaient qu'à la manœuvre. L'ennemi surpris par la rapidité de l'attaque, ne réussit que tardivement à déclencher son barrage d'artillerie. Les mitrailleuses claquent au sud de la Croix Ricard imposant au 5eme bataillon un temps d'arrêt. Le 6eme bataillon à gauche progresse avec rapidité.
Sur le chemin du Domaine-de-Rimberlieu à Croix Richard que l'ennemi tient avec des mitrailleuses légères, les boches, pris à l'improviste, tirent quelques bandes puis s'enfuient précipitamment dans la direction de Chevincourt, au nord du marais du Matz, et du boqueteau (les Longs Prés) à huit-cent mètres à l'ouest de la Croix Ricard.
En moins d'une heure, avec des pertes légères, le régiment progressait de 1 à 2km, rejetait l'ennemi sur la rive gauche du Matz, s'établissait solidement sur la rive Sud, rapportait sept mitrailleuses.
Le 288eme et les régiments de droite et de gauche avaient brisée la grande attaque, la ruée sur Compiègne. Le Boche avait annoncé qu'il tiendrait cette ville dés le 12 au soir. Il s'est trompé! Il n'aura pas Compiègne. Le régiment a fait 24 prisonniers.
Ils disent qu'au moins 10000 obus ont été tirés sur le 6eme bataillon dont une partie d'obus toxiques.
 

 
15 juin 1918
Le 6eme Bataillon reçoit pendant la nuit du 14 au 15 une assez sérieuse proportion d'obus à gaz. 15 intoxiqués. Le Médecin chef diagnostique : projectiles probablement bromo-chloro-arsenié. Recherche des obus à croix verte (calibre 105)