MORTS DE LA GUERRE DE 14-18
Commune de Moulin Neuf

 
COSTES FRANCOIS JOSEPH
 

Costes François Joseph est né le 1 juin 1895 au Cazal des Faures commune de Moulin Neuf Ariège.

Il était soldat de 2eme classe au 24e Régiment colonial d'infanterie, affecté à la 12e Compagnie. Il est mort pour la France, de blessures de guerre, le 26 septembre 1915 à l'ambulance du château de Braux St Cohiére dans la Marne.

Matricule 248491

 

LE 24e REGIMENT COLONIAL D'INFANTERIE

 
 

A la déclaration de guerre le 24e Régiment Colonial d'Infanterie était réparti sur deux sites de garnison : Cette (Sète) et Perpignan. Il regroupait 3205 hommes et 186 chevaux, sous le commandement du Colonel  Bethouart.

Sète accueillait le 3e bataillon (4 Cie) et une section de mitrailleuses. A leur tête le Commandant Bourda, Chef de Bataillon.
1°Cie : capitaine Conil, 2° capitaine : Gondy, 3° capitaine : Contet, 4°capitaine : Lamouroux.

 

 

Le Régiment quitte Sète le samedi 8 aout à 2h15. Il arrive à destination à Révigny, le point de concentration, le 11 aout à 14h.

Il fait partie du Corps d'Armée Colonial, 2e Division, 6e Brigade (incorporé à l'armée de Sainte Ménehould).
Le 3e Bataillon cantonne à Nettancourt. Le Régiment est en seconde ligne.

 
A partir du 12/08 Le Régiment se porte vers l'Est, puis le Nord. Le 3e Bataillon cantonne successivement à Lahoncourt, Autrécourt sur Aire.
 Sur 30km la marche est pénible. Une chaleur tés intense dés 8h30 augmente la fatigue des hommes. Pourtant ceux-ci font preuve de la meilleure volonté.  Mais de nombreux réservistes manquent encore d'enthousiasme. Le régiment fait un long repos de trente minutes à l'entrée du village de Fleury. Malgré cette précaution, le nombre des trainards est considérable, au cours de la dernière demi heure de marche. Les hommes sont visiblement exténués. L'un d'eux a un coup de chaleur sans gravité du reste.
 

Le samedi 15 aout le régiment se porte sur Montfaucon d'Argonne par Avocourt et Malancourt.

Départ à minuit, grande halte de une heure à l'entrée de Malancourt,  arrivée a Montfaucon à 10h.Longueur de la marche 33km . La dernière heure les hommes sont manifestement fatigués. Cela produit un allongement de la colonne  assez considérable. Le moral des hommes reste très bon.  Presque tous font preuve de la meilleure volonté. Une trentaine d'hommes sont autorisés à monter ou à mettre leur sac sur les voitures.
 

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Il traverse la Meuse de nuit a Dun sur Meuse le lundi 17. Il  va cantonner 13 km plus loin à Mouzay. En raison du mauvais état de la route  qui traverse une zone de marais la première partie de la marche est assez pénible Les attelages éprouvent d'assez sérieuse difficultés à suivre la colonne.
Le lendemain départ à 5h50. En une seule colonne, la marche très courte par Baâlon, se fait sans incidents. A l'arrivée à 7h 30 les bataillons exécutent des exercices (Evolutions et combats) avant d'entrer au cantonnement de Brouennes, petit bourg au bord de la rivière La Chiers. Ils vont y rester trois jours.

 
LE BAPTEME DU FEU
Le samedi 22 aout le Corps d'Armée prends l'offensive. Il se porte sur Neufchâteau en Belgique
Il avance sur deux colonnes avec mission d'attaquer l'ennemi partout ou il le rencontrera.
Le 24e RIC fait partie de la colonne de gauche. Itinéraire prévu : Les Bulles, Suxy, Neufchâteau.
 

La marche s'effectue sans incidents jusqu'à Pin.  Là il reçoit l'ordre de laisser une compagnie pour garder la route Pin-Florenville et de continuer son mouvement sur Jamoignes.
A 13h50 à l'arrivée a Jamoignes le régiment reçoit l'ordre d'envoyer un bataillon en tète appuyer a droite le 22e Régiment  colonial qui est déployé perpendiculairement a la grand-route de Jamoigne a Tintigny.

17h45 ordre d'organiser pour la nuit la résistance sur la ligne : Les Bulles- Cote360. En cas d'attaque de tenir a outrance.

Le Bataillon Irigaran reçoit la mission de défendre Jamoignes. Le 1er, Bataillon Belanger, occupe Bulles. Le 3eme, Bataillon Bourda, est en réserve

Dés la pointe du jour, les compagnies du 1er bataillon occupent leurs tranchés.
A 3h30 le groupe d'artillerie Teissier est mis a disposition du colonel pour la défense de Bulles. Mais avant qu'il ne soit mis en position le général de division lui trouve une autre mission. De sorte, pendant la durée des combats, les trois bataillons qui occupent les Bulles ne recevront aucune aide de notre artillerie.  Le bataillon du 22 est envoyé vers 8h en réserve prés des ponts de Bulles a Jamoignes

 L'artillerie ennemie entre en action vers 8h30. Elle couvrira, pendant toute la journée, les tranchées et le village des Bulles d'obus. Sous la protection de leur artillerie, les Allemands progressent. Ils sortent par essaims des bois du NE, et de la direction de Rossignol, par la vallée. Les compagnies dans les tranchées sont très éprouvées par ce feu d'artillerie qui les couvre de projectiles.
La 3e Cie perds tous ses officiers, et sous la pluie d'obus commence un mouvement de repli. Il est endiguée en portant en avant des renforts du bataillon Bourda. Une compagnie du bataillon Bourda est envoyée entre le calvaire et le ruisseau pour s'opposer à toute attaque.

Les attaques ennemies se faisant plus menaçantes, le bataillon Bourda étant complètement employé, il est fait appel a deux compagnies du 22e qui étaient en réserve.
 

Vers 11h40 le colonel Vanmeter Meulen, qui commande la défense de Jamoignes, signale qu'il aperçu une colonne de deux a trois bataillons se dirigeant de Rossignol vers Bulles.

Le colonel Bethonart informe le Général de Division  : la défense de Bulles devient précaire, aucune artillerie  ne nous soutenant.

12h30 les troupes de Bulles reçoivent l'ordre, en cas de retrait, de se retirer par les deux chemins sur la rive droite de la Senoy ,en passant la rivière a Moyen et la Neuville. Cette retraite doit se faire per échelon et le plus lentement possible.
Simultanément, réception de l'ordre de battre en retraite
 

Le mouvement s'effectue sous la protection d'une Cie du 22e en réserve au pont des Bulles a Jamoignes, et d'unités installées cinq cents mètres à l'ouest du pont. La retraite s'effectue en bon ordre et les deux bataillons du régiment sont  rassemblés presque en entier a la Neuville.

Le Régiment reçoit l'ordre a 17h de défendre les passages de la rivière de la Senoy en avant de Moyen et a La Neuville avec l'appuie d'une Cie du 22eme. Les Bataillons n'ont pas encore reconnu leurs positions, qu'une attaque brusque se produit venant du Nord, appuyée par des mitrailleuses et une batterie installée a 1500m de Moyen. Le régiment est obligé de se porter en arrière du pont de Moyen, dont l'accès est défendu très vigoureusement par la section de mitrailleuses Alix qui barre le pont.
A 19h40, le régiment reçoit l'ordre de se replier par échelons par la grand-route de Pin à partir de 20h. Le mouvement s'exécute en ordre.
Le régiment prends place a Pin dans une colonne qui suit l'itinéraire Pin - Orbeval.

 

Le lundi 24 aout le régiment en cantonnement à Thonne le Thil reçoit l'ordre d'installer des avant postes face a l'est et d'envoyer reconnaître s'il y a des troupes armées à Breux et a Avioth. Le 2e Bataillon est désigné pour construire des tranchées en avant du village, se reliant à gauche avec les tranchées d'un régiment d'infanterie.

A 9h 45, ordre d'occuper une ligne de résistance allant de la croupe 345, à 1km au sud de Signy, jusqu'à la lisière nord du bois de Sourcil, 1500m à l'ouest de Thonne le Thil. Le 22e est en réserve derrière le bois de Sourcil. Le 8e Reg à gauche vers Saint Valfroy.

Le mardi 25 aout le régiment reçoit du dépôt un officier et 25 hommes de troupe. Ordre lui est donné de se diriger sur Lamouilly a 4h30 et de se mettre à la disposition du commandant du Cal pour former une position de replis du coté de Nepvant

Le bataillon Bourda est en réserve prés du cimetière Nepvant. Pour la nuit le Régiment reçoit l'ordre de détruire les moyens de passage sur la Chiers en dehors du pont, de porter la ligne de défense sur les bords de la Chiers. La 8eme Compagnie s'installe  aux abords du pont battant le pont et la rive Est de la rivière. La section de mitrailleuse est placée à 100m du pont et braquée sur le front. La 1er section (Alix) placée sur le mamelon de Nepvant est aussi pointée sur le pont qui est barré par des faisceaux de fil de fer par les soins du génie.

Vers 23h ordre de se replier immédiatement par les chemin les plus courts sur Martincourt sur Meuse. A peine a-t-il abandonné Nepvart qu'un officier d'état major de la Division leur fait retrousser chemin, l'aiguillant par une autre voie. Le Régiment doit passer les ponts de Martincourt sur Meuse avant trois heures, les ponts doivent sauter a cette heure là. La traversée de la Meuse se fait sans incidents. On traverse Luzy Saint Martin et l'on bivouaque dans le bois de Jaulnay à proximité de la grand-route de Beaumont.

Le 27 aout ordre de se porter en avant pour repousser les divisions allemandes. D'après un ordre d'opération saisi sur un estafette prisonnier, les Allemands doivent lancer une attaque sur Luzy St Martin, Martincourt sur Meuse et la corne du bois de de Jaulnay Le 22eme attaque Luzy soutenu a droite par le 24eme.

Le 1er Bataillon est poussé vers la corne NE du bois ou  les allemands ont pris pied et prennent le 22eme en flanc. La marche a travers la foret est très difficile Beaucoup d'hommes s'égarent qu'il faut ramener sur les lignes. La 3eme Bataillon Bourda est engagée sur la ligne avec la 22eme. Les pertes sont très grandes. A midi les allemands sont refoulés. Notre 1ere ligne pénètre jusque dans Luzy. Les pertes énormes de notre coté réduisent très sérieusement la 1ere ligne. Vers 14h les renforts n'arrivent pas. Un mouvement offensif allemand et provoquant a la corne NE les compagnies engagées dans le bois sont très éprouvées par les obus de l'artillerie lourde allemande et des rencontres a courte distance dans le bois ou les allemands sont repousses.

En fin de journée vers 15h. Regroupement des égarés. Installes à la sortie est du bois face a Luzy permettent par leur feux la retraite de la 1ere ligne qui ne comporte plus que des effectifs extrêmement réduits. La plaine est jonchée de morts et de blessés, démontrant l'énergie de l'attaque de nos troupes et l'importance des effectifs trouvés devant elles.

Le Régiment est ramené sur Beaumont. Un avion allemand est descendu par nos troupes. Le Régiment défile devant des Régiments d'infanterie qui sont restés l'arme au pied toute la journée sur la route a 3km a peine du lieu des combats.
 

La solde du 16 au 21aout (498,67F)de la 8eme Cie avait été touchée le 21 aout par le sergent major Rauzy. Il  n'avait pu la payer dans l'immédiat. Il a été tué dans la foret de la Jaulnaye en même temps que le capitaine de la Cie. L'argent est resté sur lui et n'a pas été récupéré.

 
Au 27 aout le bilan des pertes est impressionnant :  166 tués, 202 blessés, 330 disparus.
 
Luzy IGN
 
31 aout 1914 . Combats de Belleville (Meuse) Au sud-est de la ferme de Barrancourt sous une pluie ininterrompue d'obus de 155, Le colonel Béthouart, commandant le 24e RIC, est blessé grièvement par un éclat et évacué. Un obus allemand éclate au milieu d'une section de la 1ere compagnie mettant hors de combat au moins 20 hommes. Ce jour là : 73 blessés, 20 disparus.
 

Blessé sur le champ de bataille le dimanche 26 septembre 1915, il est amené par l'ambulance 12, au château de Braux-Sainte-Cohiére Marne.
François serait mort dans les bras de son beau frère Irénée Cambon (1)

 

 
 (1) Témoignage Aimé Cambon
 
SOURCES
Archives Etat Civil Mairie de Moulin Neuf
Site Web Mémoire des hommes